Genève – CPI
Le Centre de Genève pour la démocratie et les droits de l’homme, en partenariat avec des institutions et organisations de défense des droits de l’homme et des organisations internationales, a lancé un appel urgent mettant en garde contre l’entrée imminente en vigueur de l’interdiction israélienne des activités de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Cette décision empêcherait l’agence de fournir ses services à des millions de réfugiés palestiniens dans la bande de Gaza, la Cisjordanie occupée et Jérusalem.
L’appel a été adressé aux organismes des Nations Unies à Genève, y compris les rapporteurs spéciaux, ainsi qu’à toutes les missions diplomatiques accréditées auprès de l’ONU à Genève. Il a également touché des centaines d’institutions en Afrique du Sud, en France, en Suisse, en Amérique du Sud, ainsi qu’à tous les membres des parlements suisses, britanniques et européens, et à tous les médias accrédités auprès de l’ONU.
Les institutions signataires de l’appel ont exigé une intervention urgente pour stopper la décision israélienne de fermer les opérations de l’UNRWA avant qu’une catastrophe humanitaire n’éclate dans les territoires palestiniens occupés, en particulier dans la bande de Gaza, qui est sous blocus et détruite par la guerre d’extermination.
L’appel précise que « la décision d’interdiction israélienne signifie que l’agence ne sera plus en mesure d’exercer ses activités dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem, y compris la fermeture de ses bureaux et de ses comptes bancaires en Israël, l’empêchant ainsi de fournir ses services essentiels à des millions de réfugiés palestiniens à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. »
Toutes les organisations de défense des droits de l’homme, locales et internationales, se sont accordées à dire que l’UNRWA est « indispensable », car ses activités aident à maintenir les habitants de Gaza « en vie ». L’agence constitue l’épine dorsale de l’aide humanitaire dans les territoires palestiniens, notamment dans la bande de Gaza, et est essentielle pour le développement humain et économique du peuple palestinien. Ces institutions affirment que l’UNRWA est l’unique entité habilitée à superviser, guider ou modifier son mandat, et qu’Israël n’a pas le droit d’interférer dans son mandat et ses opérations.
L’appel a souligné que depuis des années, Israël cherche par tous les moyens diplomatiques et politiques à mettre fin aux activités de l’UNRWA, et après le 7 octobre 2023, a de nouveau exigé sa fermeture, demandant aux États-Unis et aux pays occidentaux d’arrêter de financer l’agence, sous prétexte que des employés de l’UNRWA auraient participé aux attaques du 7 octobre 2023, sans fournir aucune preuve.
L’UNRWA a pour mission humanitaire et de développement, renouvelée par l’Assemblée générale des Nations Unies, de fournir assistance et protection aux réfugiés palestiniens jusqu’à leur retour dans leurs foyers d’origine. Cela inclut l’éducation de base, les soins de santé, les services sociaux et d’urgence, y compris en période de conflit armé.
Le 28 octobre dernier, la Knesset israélienne a adopté définitivement une loi interdisant les activités de l’UNRWA dans les territoires palestiniens occupés. La décision devrait entrer en vigueur trois mois après le vote, soit à la fin du mois de janvier 2025.
Israël a prétendu que des employés de l’UNRWA avaient participé aux attaques du 7 octobre 2023, ce que l’agence a démenti, tout en réaffirmant l’engagement de l’ONU à maintenir sa neutralité. Les Palestiniens estiment que l’objectif d’Israël est d’éliminer l’UNRWA et de liquidier la question des réfugiés.
Cela signifie que l’UNRWA ne pourra plus exercer ses activités dans les zones sous contrôle israélien, y compris la fermeture de ses bureaux et comptes bancaires en Israël.
L’UNRWA a été créée après la Nakba palestinienne de 1948 pour aider les réfugiés palestiniens qui ont été déplacés lors de la création de l’État d’Israël. L’agence opère actuellement dans cinq grandes régions et sert environ 5,9 millions de Palestiniens, selon ses données officielles.
Avec le soutien américain, l’extermination israélienne à Gaza a fait plus de 155 000 morts et blessés parmi les Palestiniens, dont la majorité sont des enfants et des femmes, et plus de 11 000 disparus, dans un contexte de destruction massive et de famine qui a tué des dizaines d’enfants et de personnes âgées, constituant l’une des pires catastrophes humanitaires au monde.