Ramallah – CPI
La Commission des affaires des prisonniers et des libérés a annoncé, ce lundi, que quatre prisonniers sont morts en détention dans les prisons israéliennes, portant à 54 le nombre de prisonniers morts depuis le début de la guerre d’extermination.
L’annonce de ces quatre martyrs intervient un jour après la mort du prisonnier Ashraf Abu Wardeh. Les martyrs sont : Mohamed Rachid Aqqa (44 ans), Samir Mahmoud Al-Kahlout (52 ans), Zohair Omar Al-Sharif (58 ans) et Mohamed Anwar Labed (57 ans). Cela porte à cinq le nombre de martyrs annoncés au cours des dernières 24 heures.
La Commission a précisé, dans un communiqué, que l’information concernant la mort de Aqqa a été reçue via la Commission des affaires civiles, tandis que les familles des martyrs Al-Kahlout et Labed ont appris la nouvelle de leur mort par l’intermédiaire de l’organisation « Hamoked », et la famille de Al-Sharif a été informée par un avocat ayant obtenu un document confirmant sa mort dans la prison de Ramla.
La Commission a expliqué que toutes les informations reçues par diverses organisations proviennent de l’armée israélienne ou de l’administration pénitentiaire, soulignant que « c’est la seule méthode disponible pour révéler le sort des détenus de Gaza, une méthode permise par les amendements législatifs ».
La Commission a indiqué que le martyr Aqqa a été arrêté le 15 novembre 2023 alors qu’il fuyait du nord de Gaza vers le sud. Il était marié et père de dix enfants. Selon sa famille, il ne souffrait d’aucun problème de santé, et il est mort à la prison de Negev hier.
Concernant le martyr Al-Kahlout, il a été arrêté le 25 octobre 2024 à l’hôpital Kamel Adwan après avoir subi une intervention chirurgicale pour retirer des parties de son foie et de ses reins. Il avait besoin de soins intensifs, et son état de santé s’est détérioré en raison du manque d’équipements médicaux. Malgré les tentatives des médecins d’empêcher son arrestation, il a été capturé de force par les soldats. Il est mort le 3 novembre 2024. Il était marié et père de trois enfants.
Le martyr Labed a été arrêté le 18 novembre 2024 alors qu’il fuyait du nord de Gaza vers le sud avec sa famille. Il était marié et père de huit enfants, souffrait de cirrhose hépatique et de diabète avant son arrestation, et est mort le 27 novembre 2024.
Quant au martyr Al-Sharif, il a été arrêté le 7 octobre 2023 alors qu’il travaillait en territoire occupé (en 1948), il était marié et père de six enfants. Selon sa famille, il ne souffrait d’aucun problème de santé et il est mort le 18 octobre 2023.
La Commission a souligné que l’armée israélienne a manipulé les informations données à l’avocat, bien que ce dernier ait reçu un document confirmant la mort de Al-Sharif dans la prison de Ramla. L’armée a répondu par d’autres informations, prétendant qu’il avait été libéré de la prison de Ofer, avant d’indiquer qu’ils n’avaient pas l’autorité de donner des informations sur son sort.
La Commission a affirmé que ce cas fait partie de plusieurs autres suivis par les organisations, qui ont montré une manipulation délibérée par l’armée israélienne des informations concernant les prisonniers.
Elle a déclaré que l’augmentation du nombre de martyrs parmi les prisonniers est une « catastrophe humanitaire croissante », confirmant que l’occupation israélienne, sans le moindre respect pour l’humanité, poursuit l’extermination systématique et publique des prisonniers.
Elle a également souligné que le facteur temps est désormais crucial pour le sort des prisonniers, étant donné les crimes systématiques qui se poursuivent, notamment les tortures sans précédent, ce qui ne peut conduire qu’à la mort de plus de prisonniers et détenus.
La Commission a insisté sur le fait que ce qui se passe contre les prisonniers et détenus n’est qu’une autre facette de la guerre d’extermination, visant à exécuter des opérations d’exécution et d’assassinat à leur encontre.
Avec l’annonce des quatre martyrs, le nombre de martyrs parmi les prisonniers et détenus dans les prisons israéliennes depuis le début de la guerre d’extermination atteint 54, ce sont ceux dont l’identité a pu être confirmée, alors que des centaines d’autres détenus de Gaza sont toujours victimes de disparition forcée.
Le nombre de martyrs parmi les prisonniers depuis 1967 est désormais de 291.
La Commission et le Club des prisonniers ont souligné que la mort des prisonniers constitue un nouveau crime dans le registre de la brutalité israélienne, qui a atteint son paroxysme depuis le début de la guerre d’extermination, qui dure depuis 451 jours.
La Commission a également insisté sur le fait que l’aggravation du nombre de martyrs parmi les prisonniers entraînera des conséquences plus graves avec le temps, alors que des milliers de prisonniers continuent d’être détenus, soumis à des crimes systématiques, dont la torture, la privation de nourriture, les agressions sous toutes leurs formes, les crimes médicaux, les agressions sexuelles, et des conditions qui entraînent des maladies graves et contagieuses.
Elle a renouvelé son appel aux instances juridiques internationales pour qu’elles prennent des mesures efficaces contre les dirigeants israéliens responsables de ces crimes de guerre et imposent des sanctions contre l’occupation, afin de l’isoler au niveau international.
