Ramallah – CPI
Le ministre israélien des Finances, l’extrémiste de droite Bezalel Smotrich, a déclaré que le renforcement des projets agricoles en Cisjordanie occupée « représente un objectif stratégique pour effacer la ligne verte », faisant référence aux frontières de 1967.
Lors de sa visite dans une des colonies en Cisjordanie, ce dimanche, Smotrich a affirmé que les fermes de Cisjordanie constituent un « objectif stratégique pour préserver la terre et empêcher sa confiscation ». Il a souligné que les projets agricoles sont un moyen de « prévenir l’expansion de la prise de contrôle illégale des terres par les Palestiniens », selon ses termes.
Depuis l’année dernière, les groupes de « colonisation agricole et pastorale » sont devenus une menace croissante en raison de l’augmentation du nombre de colons en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem et ses environs, devenant un moyen de s’emparer de vastes territoires appartenant aux Palestiniens.
La colonisation pastorale ou agricole est un nouveau visage des opérations de judaïsation des terres palestiniennes, où les colons s’emparent de toute terre palestinienne qu’ils peuvent occuper avec un troupeau de moutons ou de vaches. Ils y installent ensuite des tentes ou des clôtures pour en prendre possession, souvent sous la protection de l’armée d’occupation, et parfois devant ses yeux.
Les fermes de colonisation, créées par les colons pour saisir les zones de la zone C, reposent sur le principe que peu de colons peuvent s’emparer d’une grande étendue de terres. L’objectif est d’installer une famille ou un groupe de jeunes dans un endroit stratégique, de faire paître des animaux et de délimiter ces terres, selon un rapport antérieur du quotidien Yedioth Ahronoth.
Une implantation est celle qui est construite avec l’accord du gouvernement d’occupation israélien, tandis que les avant-postes sont créés sans l’approbation du gouvernement.
Smotrich, un extrémiste de droite, considère la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, comme faisant partie de l’État d’occupation israélien et ne cache pas son opposition farouche à la solution des deux États. Il a promis de prendre un contrôle total de la Cisjordanie d’ici 2025 dans le cadre de son plan intitulé « Imposition de la souveraineté israélienne ».
Le 12 novembre dernier, la chaîne de télévision israélienne publique a indiqué que le Premier ministre d’occupation Benjamin Netanyahu envisageait d’inclure l’annexion de la Cisjordanie à l’ordre du jour de son gouvernement après l’investiture du président américain élu Donald Trump en janvier prochain.
En revanche, la Cour internationale de Justice a souligné en juillet dernier que les Palestiniens ont le droit à l’autodétermination, et que les colonies israéliennes établies sur les territoires occupés doivent être démantelées.
La semaine dernière, l’ONG israélienne Peace Now, opposée à la colonisation des terres palestiniennes occupées, a révélé que des colons israéliens ont établi 7 nouveaux avant-postes cette année dans la zone B, sous contrôle civil palestinien, en Cisjordanie occupée.
Selon les estimations de Peace Now, plus de 500 000 colons vivent dans 147 implantations et 224 avant-postes en Cisjordanie, tandis que plus de 240 000 autres résident dans 15 implantations à Jérusalem-Est.
Depuis le début de la guerre d’extermination sur Gaza le 7 octobre 2023, l’armée d’occupation israélienne a intensifié ses opérations, et les colons ont augmenté leurs attaques en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem, faisant au total 835 Palestiniens tués et environ 6700 blessés, selon les données officielles palestiniennes.
Avec le soutien américain, l’occupation israélienne mène une guerre d’extermination à Gaza depuis le 7 octobre 2023, ayant fait plus de 153 000 morts et blessés palestiniens, dont la majorité sont des enfants et des femmes, et plus de 11 000 disparus, dans un contexte de destruction massive et de famine ayant tué des dizaines d’enfants et de personnes âgées.
