Ramallah – CPI
L’Autorité palestinienne des affaires des prisonniers et des ex-détenus a déclaré que l’administration de la prison de Damoun, où sont détenues les prisonnières palestiniennes, a confisqué leurs robes, hijabs et niqabs, et les a forcées à porter uniquement un survêtement de sport gris, sans le voile.
L’Autorité des Prisonniers a indiqué dans un communiqué aujourd’hui mardi que cela s’est produit récemment après le changement de l’administration pénitentiaire et la nomination d’un nouveau directeur. Elle a été informée que ces lois sont nouvelles et seront appliquées de manière continue et qu’il s’agit de « représailles » des événements du 7 octobre 2023. »
La commission a ajouté que la situation des 94 femmes détenues dans les prisons de l’occupation israélienne est allée de mal en pis, car l’administration pénitentiaire de Damoun ne s’est pas contentée de se venger d’elles pendant un an, allant même jusqu’à confisquer leur hijab.
Selon les témoignages de détenues que les avocats de la Commission ont pu visiter, leurs chambres sont quotidiennement soumises à des fouilles arbitraires à l’aube, alors que l’administration prend d’assaut le département, sélectionne une ou deux chambres, les fait sortir et les détient pendant une heure ou plus dans un « flux ».
Elle a expliqué que les gardiennes procédaient à des fouilles à nu des prisonnières lors de leurs descentes dans leurs chambres, en plus de confisquer leurs simples affaires, comme une boîte en plastique vide qu’elles utilisaient à la place des tasses, et les fils qu’elles tiraient des couvertures permettant de confectionner des bracelets destinés à se divertir pendant les longues heures de la journée à l’intérieur des chambres ont également été confisquées.
Elle a expliqué que les prisonnières ne peuvent même pas réparer leurs vêtements déchirés et ne possèdent rien d’autre, surtout après la confiscation de leur dernière aiguille.
Les détenues ont déclaré qu’elles n’avaient qu’un seul vêtement de rechange pour l’été et que l’administration pénitentiaire refusait de leur donner des vêtements chauds ou supplémentaires. De plus, chacune d’elles possède un peignoir, qui se transforme en demi-peignoir si une nouvelle détenue entre dans la prison. Les détenues partagent ce qu’elles possèdent car l’administration pénitentiaire ne fournit pas de produits de première nécessité aux détenues.
Les prisonnières sont également obligées de s’emprunter des chaussures lorsqu’elles se rendent à la prison, à la clinique ou chez l’avocat, car leurs chaussures ont été confisquées par les gardiennes en guise de représailles injustifiées, selon le communiqué.
Les prisonnières de Damoun souffrent également d’une grave pénurie de produits de nettoyage personnels et de chambre, ainsi que d’un manque de couvertures, en lien avec la baisse des températures avec l’arrivée de l’hiver, car elles souffrent de l’arrivée d’une grave vague de froid la nuit et tôt le matin, ce qui les amène à contracter de nombreuses maladies.
L’autorité a ajouté dans son communiqué que l’administration de la prison de Damoun avait délibérément installé il y a deux semaines des « interrupteurs » d’éclairage à l’extérieur des chambres des prisonniers et avait supprimé les « interrupteurs » internes pour permettre aux détenus de contrôler les heures d’éclairage en fonction de leur humeur.
L’avocat de la Commission, citant les prisonnières qui ont reçu la visite, a rapporté que la politique de famine menée à leur encontre par l’administration pénitentiaire a entraîné des changements hormonaux et des effets secondaires dans leur corps pendant des mois.