Le Comité international de la Croix-Rouge a confirmé aujourd’hui mardi que les forces d’occupation ont détruit plus de 9 300 arbres en Cisjordanie occupée au cours de l’année dernière tout en appelant à ce que les agriculteurs palestiniens puissent accéder en toute sécurité à leurs champs d’oliviers dans le Cisjordanie de manière opportune et suffisante pendant la saison de récolte des olives.
Cet appel intervient au milieu d’un triple défi auquel sont confrontés les agriculteurs et leurs familles en Cisjordanie représenté par (1) les restrictions imposées aux agriculteurs dont les champs sont situés derrière le mur de séparation en Cisjordanie et à proximité des colonies (2) le harcèlement croissant et la violence des colons et des avant-postes envers les agriculteurs et leurs propriétés qui augmente généralement de manière significative pendant la saison de récolte des olives en plus de (3) les effets croissants du changement climatique.
Les données du CICR montrent qu’en un an (août 2020 – août 2021) l’occupation a détruit plus de 9 300 arbres en Cisjordanie.
Cela complique encore la situation déjà difficile et aggrave la crise car les agriculteurs dont les champs sont situés derrière la barrière de séparation ou à proximité des colonies doivent demander des permis spéciaux à l’avance pour accéder à leurs terres.
Pour sa part le chef de la délégation du CICR à Jérusalem Els Diboff a déclaré : « Au fil des ans le CICR a observé une augmentation saisonnière de la violence perpétrée par les colons israéliens résidant dans certaines colonies et avant-postes de Cisjordanie contre les agriculteurs palestiniens et leurs propriétés dans la période précédant la récolte des olives ainsi que pendant la saison des récoltes en octobre et novembre. »
Il a ajouté: « Les agriculteurs sont également soumis à des actes de harcèlement et de violence visant à empêcher le succès de la récolte ainsi qu’à détruire le matériel agricole et à arracher et brûler des oliviers. C’est un sujet de grande préoccupation et nous poursuivrons notre dialogue avec les autorités responsables. »
Les équipes de terrain du CICR dans toute la Cisjordanie surveillent de près les restrictions d’accès des agriculteurs à leurs terres et les points sensibles de violences affectant les agriculteurs palestiniens pendant la récolte des olives et sont en dialogue avec les autorités israéliennes et l’administration civile pour une récolte sûre et réussie .
En plus des restrictions et de la violence en cours les changements climatiques et l’évolution des conditions météorologiques ont exacerbé la crise pour les agriculteurs car l’année 2020 a été témoin d’une très mauvaise récolte d’olives et d’une baisse de 55% de la récolte d’olives. Ceci est attribué au phénomène de « flottement » ou « d’alternance » entre une charge lourde et une charge légère subie par certains arbres fruitiers en plus de la répartition inégale des précipitations et des températures extrêmes au cours du cycle de croissance.
Le CICR a indiqué qu’il soutient les agriculteurs palestiniens dont les champs d’oliviers sont situés près de la barrière de séparation en Cisjordanie ou à proximité des colonies et des avant-postes tout au long de la saison des récoltes en les aidant à rejoindre leurs terres en toute sécurité et en temps opportun.
Le CICR recherche également des solutions pour aider à maintenir un cycle de vie sûr pour les oliviers en l’absence de visites régulières des agriculteurs à la terre en leur fournissant des éco-pièges pour lutter contre les mouches de fruits.
Bien que ces solutions aident les agriculteurs à garder leurs terres productives il reste encore beaucoup à faire. La cueillette des olives est l’une des principales sources de revenus des agriculteurs palestiniens car plus de 100 000 familles travaillent dans ce domaine d’où l’appel du CICR à garantir aux agriculteurs un accès continu et sûr aux oliviers et autres cultures dans toute la Cisjordanie.
