Dans une maison qui a été longtemps la cible des descentes de l’occupation Oum Abdelsalem l’épouse du leader incarcéré Jamal Abu Alhija contemple un grand poster accroché au milieu de la salle de réception qui réunit ses enfants et son mari. Tous sont soit derrière les barreaux soit martyrs sous terre.
« Malgré les descentes répétées des forces de l’occupation et des dispositifs de l’autorité sur ma famille c’est tout de même la première fois que nous vivons l’absence de mon mari et de tous mes enfants en même temps. Ils étaient tous en prison en 2007 sauf mon cadet Hamza [maintenant] martyr qui n’était pas emprisonné à l’époque » C’est avec amertume et douleur qu’Oum Abdelsalam raconte cela à notre correspondant du CPI
Privation et perte
Les forces de l’occupation sionistes ont incarcéré le chef de famille le cheikh et leader Jamal Abu Alhija le 26 Aout 2002. Depuis cette date le nombre de membres de la famille qui vivent à la maison est instable.
L’occupation a incarcéré six membres sur sept de la famille. Elle n’a pas épargné Oum Abdelsalam ni même leur fille ainée Banene. La plus petite de la famille Sajida qui est maintenant lycéenne n’a pas été épargnée non plus.
« J’ai visité chacun de mes frères dans les prisons de l’occupation j’étais la seule à avoir une autorisation de visite avant mes 16 ans il y a un an. J’étais le facteur de la famille. Je transmettais les salutations de ceux qui étaient en dehors de prison vers ceux qui y étaient et vice versa » raconte Sajida d’un ton triste.
Elle ajoute : « Nous nous sommes habitués à cela »
Assim rejoint les autres
Mercredi matin les forces de l’occupation ont lancé un assaut contre la maison du cheikh Jamal Abu Alhija dans le camp de Jénine afin d’emprisonner son fils Assim 27 ans. C’est ainsi qu’il rejoint ses deux frères détenus : Abdelsalam 29 ans l’ainé de la famille il a passé près de 9 ans et demi dans les geôles de l’occupation et il est toujours en garde à vue depuis sa dernière arrestation le 14 août 2013 ainsi que son frère Imad 25 ans en garde à vue et arrêté depuis le 12 janvier 2014.
En plus du père incarcéré depuis le 26 août 2002 et condamné à 9 perpétuités et 20 ans de prison. Il mène une grève de la faim avec les prisonniers administratifs afin de les soutenir dans la concrétisation de leur demande de mettre fin à l’incarcération administrative.
Le fils Hamza un leader des brigades Azzdine Al Qassam dans le camp de Jénine est mort fin mars de l’année en cours après que les forces de l’occupation l’aient encerclé dans une maison du camp. Ils avaient tiré une rafale de balles et d’obus en sa direction.
Patience et sérénité
« Notre père nous a appris à accepter le décret d’Allah quoi qu’il en soit » C’est avec ces mots que Sajida a répondu à notre question lorsque nous lui avons demandé ses sentiments vis-à-vis de l’absence de tous les hommes de la famille.
Elle ajoute : « l’occupation nous a volé notre terre si nous renonçons à la défendre et si les autres y renoncent aussi alors comment notre pays nous reviendra-t-il sans sacrifices ? »
Elle poursuit les yeux sur la grande photo de son frère martyr Hamza accroché dans le couloir du salon « l’occupation a volé le plus cher de mes frères à mes yeux… Hamza. C’était mon ami d’enfance nous rendions visite à mon père et mes frères emprisonnés ensemble. Mais ce qui me fait patienter c’est que nous nous rassemblerons de nouveau au paradis si Dieu le veut » Puis elle ajoute « tout simplement » avec une larme qui coule de ses yeux.
