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La catastrophe de Jaffa : la plus grande opération d’épuration ethnique

samedi 17-mai-2014

Les réfugiés du camp de Balata se souviennent de ce qu’il est arrivé à leur ville Jaffa lors de la 66e commémoration de la Nakba palestinienne. Cette ville est profondément enracinée dans l’histoire. De nombreux occupants se sont relayés l’occupation de cette ville et y ont imposé l’oppression. Mais à chaque fois elle refusait et revenait à ses propriétaires.

Le réfugié Hassan Maher du camp de Balata narre une partie des misères de la Nakba de Jaffa. Il raconte : « Jaffa a connu la plus grande opération d’épuration ethnique et d’exil qu’a connu la Palestine à travers son histoire. Les habitant de Jaffa se sont retrouvés réfugiés dans les pays voisins où ils y trouvent différentes sortes de supplices et de malheurs »

Il poursuit avec amertume et douleur : « Ils étaient propriétaires d’un pays de propriétés de sites de culture et d’une grande civilisation. Ils [l’occupation] ont choisi d’exécuter un programme d’extermination de ceux qui ont perdu leur terre et qui cherchent à gagner leur vie et à survivre »

Une épuration ethnique programmée

L’octogénaire Mahmoud Barakat du camp de Balata se rappelle d’une partie des malheurs qui ont hanté Jaffa. Il déclare : « Les gangs sionistes se sont concentrés sur l’épuration ethnique qui était programmée contre cette ville il y a 66 ans. Car la ville de Jaffa a un aspect spécial vu qu’elle est une ville industrielle stratégique et avait à cette époque un grand port ».

Il ajoute : « les dernière retouches du plan qui a été élaboré par un groupe des leaders militaires juifs stipulaient la nécessité de liquider la ville en 48 en exilant ses habitants et en gardant ceux qui restaient dans deux quartiers uniquement celui du Wadi Nasnas et de Wadi Salib afin d’organiser et de servir les émigrés juifs. »

« Des ordres ont été envoyés aux soldats d’exécuter les ordres cela a suscité la terreur dans le rang des habitants leurs maisons ont été encerclées et brulées. Leurs propriétés et leurs biens ont été confisqués. Des mines ont été semées sur les ruines de leurs maison afin de les empêcher d’y retourner une autre fois » raconte Barakat.

Un crime sioniste

Le réfugié Khaled Abderrahim du camp de Balata décrit ce qui s’est produit à Jaffa lors de la Nakba. Il déclare : « L’occupation s’est concentrée sur Jaffa puisque c’est une ville pas comme les autres. Ils se sont aidés des anglais et ont bombardé les civils sans aucun état d’âme ils ont violé les femmes et tué des groupements de personnes qui fuyaient à travers le port »

Les images des bombardements ne quittent la mémoire du réfugier Hassan Elahmad il déclare « d’un coup le bombardement a retenti à l’est dans les collines de la haute Al Karmal. Les mortiers volaient à travers le centre de la ville pour atteindre les quartiers arabes. Les routes de Jaffa se sont transformées en chaos. La terreur s’est répandue dans la ville qui a fermé ses boutiques et ses fenêtres. Tout le monde ne trouvait qu’un seul chemin celui de la route vers la côte »

 

La propagande sioniste sombre

Il ajoute : « Malheureusement les médias nous ont repoussés et abandonnés après que la situation s’est détériorée suite à la décision de division qui était une source de terreur à cette époque. Le 21 et 22 avril 1948 nous avons commencé à entendre « Jaffa est tombée Jaffa est tombée » A minuit  du même jour ma famille a commencé à se  préparer  pour partir »

Il poursuit : « la plupart des habitants de Jaffa ont fui lorsqu’ils ont appris la chute de Jaffa. Ils se sont dirigés vers le port de Jaffa. Ils ont fui la peur et  la propagande sioniste qui avait semé la terreur. Les anglais ont ouvert la porte du port ils étaient complices de l’exil des palestiniens »

Une complicité britannique

Les évènements de la Nakba de 48 prouvent que le leadership anglais avait décidé de déserter leurs bases réparties à Jaffa et de se concentrer dans le Karmel français et le port. Ce qui a permis aux Haganah de s’approprier les bases et les sites principaux désertés par l’armée britannique.

Les artilleries des Haganah avaient bombardé les quartiers arabes avec des missiles et des barils explosifs. Les snipers se sont dispersés dans les quatre coins de la ville et ont visé un grand nombre de palestiniens et leur ont ôté la vie. Des maisons entières ont été détruites. Les palestiniens se sont alors dirigés vers le port pour demander une protection.

Quant aux bombardements de l’époque le réfugié Moustafa Kamel du camp de Balata assure que lorsque  les leaders Haganah ont appris qu’il y avait un grand rassemblement de palestiniens dans la vieille  Hisbah près du port ils ont ordonné de bombarder cette Hisbah à l’artillerie lourde à partir des bases des Haganah près de l’hôpital Rothschild  actuel.

Il poursuit : « ce bombardement a accentué la terreur la panique et l’exode des palestiniens vers le port. L’exode a alors commencé de la ville vers le port. C’est ainsi qu’il ne restait plus que la mer devant les palestiniens. C’est-à-dire l’exode et l’interdiction de revenir »

L’exode vers l’inconnu

Plein de tristesse le réfugié du camp Balata Moutaz Khalil déclare « Avec les anglais complices et les organisations juives le port a été transformé en porte de sortie et d’exode vers l’inconnu pour des milliers de palestiniens de Jaffa »

Il ajoute : « Les bateaux des différentes sortes et des différentes nationalités  ont été bombés : arabes anglais juifs et d’autres nationalités pour transporter les palestiniens qui ont été expulsés de Jaffa à travers l’exécution des plans « Qams »  et « Biyour hmits » (la brulure du pain). Ces deux plans sont parfaitement cohérents avec le plan de séparation connu sous le nom de le plan dalit  qui a participé à l’évacuation de la Palestine de ses habitants autochtone et son épuration ethnique »

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