La malédiction d’Oslo continue de poursuivre la ville de Kardela Alghourya. En effet l’accord [d’Oslo] a classé cette ville dans la zone C ce qui implique que celle-ci est sous tutelle sécuritaire et administrative sioniste. De ce fait les constructions sont formellement interdites sauf autorisation spéciale de l’occupant. Ceci a amené les habitants à se tasser dans leurs bâtiments ils vivent sans école ni clinique ni même mosquée qui les rassemblerait pour leurs prières.
Le village de Kardala
Le village de Kardala se situe sur une colline au nord de la Vallée du Jourdain à moins de trois kilomètres du barrage Bissan qui sépare la Cisjordanie des territoires occupés de 1948. Le village s’étend sur 2000 dunums . Les habitants sont propriétaires de toutes les terres et elles sont enregistrées dans le Tabo. Ce village compte 500 citoyens la plupart issue de la famille Al Fouqaha. Le village est rallié au gouvernorat de Tubas. Tous les habitants travaillent dans l’agriculture.
Interdiction totale de construire
En 1982 la ville a bénéficié de six permis de construire pour plusieurs maisons. Ce fut les derniers permis de construire après que le négociateur palestino-sioniste l’a intégrée dans la zone C. Depuis l’occupant refuse de délivrer des permis de construire aux citoyens. Le citoyen Ibrahim a déclaré à l’envoyé du CPI qu’en 2003 il avait construit des maisons pour ses enfants après qu’ils aient décidé de se marier. Une fois les constructions complètement achevées les bulldozers de l’occupant ont détruit les maisons devant leurs yeux pour cause de non autorisation.
Il ajoute : « Et devant cette intransigeance sioniste après avoir hébergé deux de mes enfants au sein de la maison familiale qui devenait trop étroite pour nous mes enfants furent contraints de quitter la ville. L’un d’eux vit dans le village de Ariha (Jéricho) à Ramallah.»
« Sans mosquée qui nous rassemble »
Quant au citoyen Mithqal Fouqaha il informe notre correspondant : « Nous sommes les victimes de l’accord d’Oslo nous avons été victimes d’injustice en ayant été classés dans la zone C c’est-à-dire que nous ne pouvons apporter aucune évolution à la ville sans l’autorisation de l’occupant. Ce dernier refuse d’octroyer la moindre autorisation. ». Il poursuit : « Malgré le fait que la plupart des citoyens prient régulièrement ils sont contraints de prier chez eux. Pour la prière du vendredi ils n’ont d’autre choix que d’aller dans l’un des deux villages voisins Ain Albayda ou Bardala et si quelqu’un ne trouve pas de transport qui l’accepte il est forcé de prier à la maison. » Il souligne que « cette situation est pire pendant le Ramadan car les citoyens sont privés de la prière en groupe et du Tarawih à la mosquée. »
Il affirme : « Nous avions obtenu il y a plusieurs années un financement de la part de la Banque Islamique pour le développement afin de construire une mosquée les investisseurs ont demandé un permis de construire mais après deux ans d’attente l’occupation a refusé de délivrer un permis de construire. Les investisseurs furent obligés de transférer leurs dons pour d’autres projets.
Les voyages exténuants des étudiants
L’élève de 3e Amar Bassam Fouqaha raconte ses épreuves journalières : « Nous sommes contraints de marcher 2 kilomètres par jour pour nous rendre à l’école qui se situe dans la ville de Bardala sous la chaleur ardente de l’été ou le froid glacial de hiver nous arrivons souvent en retard à l’école. Pour le retour c’est la même chose quand nous arrivons [chez nous] nous sommes exténués. » Il ajoute : « Nous endurons beaucoup de difficultés pour nous instruire et nous ne savons pas à qui nous adresser pour trouver une solution à notre problème. En hiver quand il pleut nous arrivons trempés à l’école et souvent nous ne pouvons même pas nous y rendre faute de torrents dans les fleuves qui séparent les deux villages ce qui nous pousse à nous absenter au minimum un mois. »
Les revendications
Le citoyen Mithqal Fouqaha déclare : « Le village n’a même pas les besoins fondamentaux pour assurer sa stabilité il n’y a pas de clinique alors qu’il y a beaucoup de scorpions et de serpents dans les alentours les citoyens sont donc exposés au danger à tout moment ce qui pourrait à Dieu ne plaise leur être fatal si la prise en charge est tardive. » Il ajoute : « La nature de leur travail dans l’agriculture peut aussi les exposer à des empoisonnements car ils utilisent des pesticides quasiment tous les jours.
Il affirme : « Tout le monde se doit de travailler pour trouver une solution à cette crise et le négociateur palestinien qui a omit cette injustice doit travailler pour la lever par tous les moyens. » Il demande un plan structurel pour la ville « afin de pouvoir nous élargir et sortir du cercle de la marginalisation pour que le citoyen puisse vivre ici comme l’on vit dans le reste du monde avec une mosquée pour prier une clinque pour soigner les malades et des écoles pour instruire les enfants sans qu’ils n’aient à souffrir pour y parvenir. »