Des sources exclusives à l’intérieur des prisons ont indiqué jeudi au CPI que l’Autorité de Ramallah fait pression sur les détenus du Fatah afin qu’ils ne participent pas à la grève de la faim lancée il y a trois jours.
Intervention de la Mouqataa
Ces sources ont ajouté que la direction de l’Autorité en particulier au sein de la Mouqataa qui est le siège de la présidence à Ramallah s’est entretenu par téléphone avec les dirigeants du Fatah à l’intérieur des prisons pour les inciter à ne pas participer à la grève de la faim menée par toutes les factions en prétendant que cette grève sert à couvrir « les fortes divergences au sein du Hamas et les élections internes ».
Coup de poignard porté au Mouvement du captif
Plusieurs détenus ont déclaré que l’envoi de lettres à Netanyahu par l’Autorité le jour de l’annonce de la grève de la faim est un coup de poignard dans le dos du Mouvement du captif à un moment où les prisonniers ont besoin d’un important soutien politique et médiatique. Ajoutons à cela les propos de Namr Hammad le conseiller du président Abbas selon lesquels la libération des prisonniers par la force des armes est un suicide et non de la résistance ce qui a suscité une vive indignation et condamnation dans les prisons.
Des observateurs estiment que l’entrée en grève des détenus embarrasse l’Autorité au niveau politique car cela montre son incapacité à faire libérer un seul ancien prisonnier en plus de son refus de mobiliser la rue palestinienne pour supporter les prisonniers.
De nombreux ex-détenus ont précisé à notre correspondant que cette grève est la première de son genre depuis l’échec de la dernière menée par le Mouvement du captif dans les prisons de l’occupation en 2004. Les prisonniers ont tenu sans manger pendant plus d’une vingtaine de jours mais cette action n’a pas eu les fruits escomptés pour plusieurs raisons dont la plus importante est l’existence d’initiatives personnelles dans certaines prisons pour dialoguer avec l’administration pénitentiaire sioniste de laquelle ils ont obtenu des promesses qui n’ont toujours pas été tenues à ce jour.
Les grévistes de la faim comptent sur un mouvement populaire soutenant leur cause comme nous l’ont rapporté plusieurs détenus par téléphone. Ils souhaitent également un soutien médiatique en faisant la lumière sur la grève et les souffrances des détenus pendant leur bataille des intestins vides contre les geôliers.