Mon 12-May-2025

La guerre des nerfs entre les captifs palestiniens et les bourreaux israéliens

samedi 30-avril-2011

Le téléphone portable est entré dans la prison de Madjo au nord de la Palestine occupée en 1998. Puis il s’est répandu partout dans les prisons israéliennes. Il permet une sorte de lien entre les captifs et leurs familles à l’extérieur.

Bien évidemment ce lien connaît des hauts et des bas en raison de raids effectués par l’administration pénitentiaire sioniste dans les cellules des captifs. Ceux-ci trouvent toujours des moyens pour les cacher afin qu’ils n’en soient pas complètement privés.

Les captifs condamnés à des perpétuités sont les premiers à en profiter étant interdits de toute visite depuis longtemps.

Un correspondant du Centre Palestinien d’Information (CPI) dans la ville de Naplouse a discuté avec un certain nombre de captifs ainsi que quelques-unes de leurs familles.

Les captifs et la vidéo

La génération actuelle de téléphone portable leur permet non seulement de parler aux leurs mais aussi de les voir une chance impensable jadis.

La femme d’un captif condamné à huit fois la perpétuité dit que cette génération de téléphone a permis aux enfants de voir leur père enfermé dans la prison Rimon du désert de Neqeb et de garder des relations familiales.

Un autre captif palestinien est condamné à trente fois la perpétuité. Il est originaire de la ville de Tulkarem au nord de la Cisjordanie. Son fils dit que cette technologie a atténué le poids de l’interdiction inhumaine de visites que les occupants israéliens leur imposent depuis 2005. Quand ils se rassemblent autour de l’appareil pour voir leur père la joie les accompagnent.

La Kaaba dans la prison

Un captif libéré de trente ans originaire de la ville de Naplouse raconte une autre anecdote. Après sa sortie de prison il a fait le pèlerinage à la Mecque. Pendant qu’il tournait autour de la Kaaba il a appelé ses copains de cellules. Ils l’ont vu faire ses rites et les larmes se sont mises à couler.

Tentatives de coupure

L’administration des prisons israéliennes fait tout pour assassiner le seul lien des captifs palestiniens avec l’extérieur avec les leurs avec leurs familles avec leurs enfants. Pour mettre la main sur ces appareils ils ont recours à l’inspection à nu des personnes à l’inspection musclée à l’inspection approfondie des cellules.

L’administration pénitentiaire israélienne use du service de renseignements et contacte les sociétés de télécoms telles qu’Orange et Silicom afin de couper les numéros des captifs.

Un captif confie au correspondant du Centre Palestinien d’Information (CPI) que l’administration pénitentiaire coupe le réseau dès qu’elle connaît un numéro grâce à ses espions déployés à l’intérieur comme à l’extérieur des prisons israéliennes.

Pour cette raison les captifs cachent toujours leurs numéros.

Récemment les occupants israéliens ont pu couper plusieurs réseaux. Non seulement les captifs ont pu en protéger certains mais ils ont de plus réussi à s’en procurer d’autres.

Une guerre des nerfs

Cette guerre des nerfs qualifié par les captifs de guerre des esprits reste ouverte entre les captifs et leurs bourreaux. Un captif membre du mouvement de la résistance islamique Hamas condamné à dix-neuf ans de prison a même ainsi nommé cette guerre en parlant à un responsable de prison israélien.

Enfin les occupants israéliens avouent qu’ils trouvent une grande difficulté à couper court à l’entrée de ces appareils. Les captifs trouvent toujours de nouveaux moyens pour se procurer ces moyens de communication avec l’extérieur.

Lien court:

Copied