C’est ainsi que les réfugiés palestiniens du camp de Ayn el-Helwé à Saïda ont célébré la journée de la terre le samedi 29 mars en inaugurant une exposition de photos et dessins dans la salle d’exposition de la municipalité de Saïda.
Plusieurs associations civiles du camp avaient décidé de travailler main dans la main pour célébrer la 60ème commémoration de la Nakba. Plusieurs activités sont prévues pendant toute cette année. L’une d’elles la célébration de la Journée de la terre (30 mars) et la commémoration de cette journée au cours de laquelle les Palestiniens de 48 se sont soulevés en 1976 pour défendre leurs terres et leur terre s’est déroulée à l’extérieur du camp de Ayn El-Helwé à Saïda même dans le but de briser le blocus matériel et moral qui enserre le camp depuis plusieurs années.
Une dizaine d’associations civiles du camp ont décidé d’exposer les photos de Makbula Nassar palestinienne de Galilée qui prend en photo les villages ou ce qui en reste des régions de Safad et de Galilée principaux lieux d’origine des réfugiés du Liban et de Syrie.
D’ailleurs le travail de Makbula Nassar a commencé lorsque des réfugiés du camp de Ayn El-Hewlé et d’ailleurs lui avait demandé lors d’une rencontre inter-palestinienne de leur décrire leurs villages. C’est ce qu’explique d’ailleurs la photographe de ‘Arraba al-Batouf village de Galilée enserré par les colonies sionistes qui après plusieurs années de travail a pu réunir des centaines de photos la plupart visibles sur le site Palestine Remembered. (photo Akka ou Acre ci-dessus).
Le rôle des Palestiniens de 48 est essentiel pour Makbula pour rattacher les réfugiés des camps palestiniens et de l’exil à leurs villages et régions d’origine et pour leur faire connaître leur pays après toutes ces années d’exil forcé. Il est inutile de passer par des intermédiaires même si les ONGs européennes souhaitent que des associations israéliennes s’insèrent dans ce travail de « mémoire ». Pour les associations civiles de Ayn El-Helwé elles se débrouilleront toutes seules sans l’aide ou l’intermédiaire des ONGs qui gravitent autour d’elles.
C’est ainsi donc que l’exposition de photos prises par Makbula Nassar sur plus d’une douzaine de villages des régions de ‘Akka et de Safad a été inaugurée par le représentant du maire de Saïda et le représentant des associations civiles palestiniennes.
Aux côtés des photos des villages palestiniens détruits ou semi-détruits les dessins des enfants fréquentant les centres d’activités ou d’apprentissage para-scolaire ont illustré la manière dont les enfants voient leurs villages leurs villes ou leur pays.
En effet depuis plus d’un mois plusieurs centres d’apprentissage (handicapés échec scolaire écoles spécialisées) et plusieurs centres d’activités para-scolaires ont décidé de participer à l’exposition en faisant travailler les enfants et les jeunes sur le thème : comment imagines-tu ton village ta ville ou ton pays ?
Chaque enfant devait ensuite noter son village ou sa ville d’origine ainsi que son âge.
Et le résultat fut des plus beaux !! Plus d’une centaine de dessins furent choisis parmi les deux à trois cents dessins pour être exposés aux côtés des photos de l’état actuel de ces villages prises par l’oeil de Makbula Nassar. Même si les villages de ces enfants et jeunes n’avaient pas été photographiés ils furent placés par zones régionales. Mais plusieurs enfants et adultes ont découvert avec grand plaisir et émotion leurs villages de Hittin et de Akbara (région de Safad) d’al-Zeeb (région de ‘Akka) par exemple. Et l’exposition fut aussi l’occasion pour les adultes enthousiastes d’amener les photos qu’ils possédaient anciennes ou prises sur internet et les intégrer à l’exposition.
C’est ainsi d’ailleurs que la photo d’un vieux monsieur originaire de ‘Akbara et réfugié dans le camp a été intégrée à l’exposition sous la photo du village avec la clef de sa maison qu’il conserve encore et qu’il a prêtée.
L’exposition « Rien ne ressemble à mon pays » se poursuit jusqu’au lundi 1 avril et sera visitée par plusieurs écoles et centres para-scolaires du camp de Ayn el-Helwé et d’autres écoles de Saïda.
Les associations civiles palestiniennes du camp furent largement satisfaites de la première journée d’inauguration et espèrent développer leur action commune tout au long de cette année. Elles ont également décidé de développer tout un travail de formation en direction des enfants des jeunes et des adultes sur la Palestine actuelle en liaison avec les associations civiles des Palestiniens de 48.
Comme celles-ci elles ne veulent plus s’arrêter aux manifestations et sit-in mais développer un véritable travail concret qui les rapprocherait du but le retour au pays libéré.