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Le 15 mai commémoration du 57ème anniversaire de la Nakba

jeudi 15-février-2007

             Le 15 mai commémoration du 57ème    
                            anniversaire de la Nakba

Par Walid al Awad 
                               
En ces jours du mois de mai la mémoire de notre peuple s’ouvre sur la blessure saignante représentée par le jour de la Nakba qui est surtout pour les réfugiés le souvenir de la maison du champ du figuier de l’amandier des cours d’eau du four à pain des pâturages de la saison de la cueillette tout ce qui touche à la terre dont ils ont été expulsés sous les coups des massacres et de l’agression sioniste.

Il signifie aussi la marche de l’exil le refuge les tentes les tôles et les rangs où ils s’alignaient les ailes cassées pour recevoir les aides internationales.

Au même moment la mémoire s’ouvre sur les actes héroïques de notre peuple ses martyrs ses prisonniers sa résistance ses sacrifices sa fierté sa détermination à rester attaché à ses justes droits y compris le droit au retour des réfugiés à leur terres et leurs propriétés.

En cette date douloureuse il y a 57 ans les épisodes du complot auquel devait faire face notre peuple palestinien ont atteint un tournant décisif qui a laissé ses traces sur l’ensemble de la vie du peuple palestinien sur son infrastructure économique sociale et politique.

Au regard de la profondeur de son impact il a communément été admis de décrire ce qui s’est passé par la Grande Nakba.

Sinon comment qualifier le massacre le plus vil que l’histoire humaine contemporaine a connu et dont les épisodes douloureux se poursuivent jusqu’à nos jours depuis que les bandes sionistes ont réussi soutenues directement par l’impérialisme mondial Grande-Bretagne en tête (qui exerçait à l’époque le mandat sur la Palestine) à accomplir leur projet visant à déraciner le peuple palestinien de sa terre à l’expulser pour y installer les Juifs venant de toutes parts à sa place dans toutes les villes et les villages dont les propriétaires ont été expulsés selon la théorie sioniste connue « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ».

Cette théorie raciste et malheureuse contredit le plus évident des droits de l’homme les principes du droit international et dont tous les documents et cartes toujours prisonniers des cartons des archives britanniques et turques auxquels la Palestine a été soumise pendant une période très longue affirment cela.

Ces documents affirment sans aucune contestation possible que la Palestine n’a jamais été comme ils le prétendent un désert mais elle était peuplée par une population qui l’a cultivée tout au long de siècles.

Les Palestiniens ses habitants n’ont été expulsés que par de terribles massacres des meurtres des destructions commis par les bandes sionistes telles que la Haganah l’Irgoun et le Stern ce qui a eu pour conséquence la destruction de 532 villages et villes l’exécution de 52 massacres à l’encontre de ses habitants pacifiques dont les maisons et les champs ont été incendiés les habitants aussi alors qu’ils étaient vivants comme cela s’est passé pour les habitants de Tira Haïfa.

Les bandes sionistes ne se sont pas privées de commettre les crimes les plus monstrueux en éventrant les femmes enceintes en tuant les femmes les vieillards et les enfants en violant toutes les sacralités rejettant tous les traités et les coutumes internationales.

Suite à ces monstrueux massacres elles ont expulsé plus de 850.000 Palestiniens qui sont devenus des réfugiés et dont le nombre atteint aujourd’hui plus de 5 millions répartis sur toute la terre la plupart vivant dans des camps que l’UNRWA a installés.

Ce crime dont notre peuple palestinien est toujours la victime a laissé des traces non seulement sur cette période mais jusqu’à l’heure actuelle.

Les réfugiés vivent toujours dans des conditions économiques et sociales difficiles après avoir été dispersés loin de leurs propriétés et de leurs maisons dont ils ont été expulsés il y a plus d’un demi-siècle.

Malgré cela et d’autres choses encore leur détermination n’est pas retombée leur attachement au droit du retour ne s’est pas ébranlé et à cause des luttes et des sacrifices de notre peuple la cause des réfugiés et le droit de leur retour gardent encore leur flamme vivante alimentée par sa justice et brûlant tous ceux qui cherchent à s’en rapprocher de façon malsaine.

De longues années ont montré que tous les complots visant la cause des réfugiés ont échoué cette question étant devenue le pivot essentiel de la paix et de la stabilité dans la région.

Il est devenu clair pour tous que tout règlement qui ne prend pas en compte la résolution de la question des réfugiés de façon juste selon la résolution 194 échouera.

Le fait de l’affirmer n’est pas un luxe politique ni un désir d’extrémisme comme certains se plaisent à le dire mais comme le crime est toujours visible le criminel connu ainsi que les victimes et que toute solution juste doit être équitable envers les victimes et doit châtier le criminel un minimum au moins.

C’est ce qui me fait mettre en avant la juste solution que l’assemblée générale des Nations-Unies a proposée à l’époque en considération de son rôle qui fut de rechercher une solution pouvant être équitable envers les victimes.

Elle envoya à cette époque un médiateur suédois le Comte de Bernadotte afin qu’il présente une solution au conflit en Palestine.

Il remit son rapport le 28 juin 1948 dans lequel il affirmait qu’il ne peut y avoir de solution juste et globale au conflit si le droit des réfugiés arabes au retour à leurs maisons dont ils ont été chassés n’était pas respecté et il a poursuivi disant : C’est de l’effronterie et du mépris de tous les principes de justice humaine que de priver ces réfugiés innocents qui sont victimes d’un conflit de leur droit au retour à leurs maisons alors que les Juifs continuent à émigrer de toutes les parties du monde vers la Palestine ».

Nous savons que le Comte Bernadotte a payé de sa vie une telle position moins de quelques mois plus tard lorsque les bandes sionistes l’ont assassiné à al-Quds.

A partir de cette recommandation écrite par le sang du médiateur international Bernadotte l’assemblée générale des Nations-Unies a essayé de trouver une solution juste à la question des réfugiés en émettant le 12 décembre 1948 une résolution portant le numéro 194 dont le onzième paragraphe stipule :

« qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque en vertu des principes du droit international ou en équité cette perte ou ce dommage doit être réparé par les Gouvernements ou autorités responsables »
et « Donne pour instructions à la Commission de conciliation de faciliter le rapatriement la réinstallation et le relèvement économique et social des réfugiés ainsi que le paiement des indemnités et de se tenir en liaison étroite avec le Directeur de l’Aide des Nations unies aux réfugiés de Palestine et par l’intermédiaire de celui-ci avec les organes et institutions appropriés de l’Organisation des Nations unies » ;

Quant au troisième paragraphe il stipule la création d’une commission de conciliation qui aura la responsabilité de faciliter le retour des réfugiés à leurs terres ce qu’a refusé le gouvernement israélien qui continue à le refuser jusqu’à présent.

Face au refus et à cet entêtement israéliens l’assemblée générale continue à affirmer sa position en votant annuellement la décision citée en tant que solution juste de la question des réfugiés et la plus conforme aux principes des droits de l’homme du droit international et le plus proche de la réalisation de la légalité internationale.

De plus les décisions internationales favorables au droit de retour des réfugiés se sont suivies l’assemblée générale vote la décision 394 le 14 décembre 1950 favorable au droit au retour qui est soutenu par l’accord de Genève sur les droits des réfugiés en 1951 et il est réaffirmé dans la résolution 1191 émis le 13 décembre 1957 la résolution 535 de l’année 1965 ainsi que les résolutions 3628 et 2672 de l’année 1970 mais aussi la résolution 3236 qui stipule dans son paragraphe 2 que le droit de retour des Palestiniens à leurs terres dont ils ont été expulsés et déracinés est inaliénable le considérant indispensable pour l’établissement de la paix et la sécurité dans la région.

De façon très rapide la juste solution de la question des réfugiés est le retour des réfugiés palestiniens à leurs terres il s’agit d’un droit garanti et déclaré par toutes les résolutions les traités les accords internationaux et notamment la décision 194 qui est considérée comme une des résolutions légales internationales le plus favorables à la légalité de la réclamation du droit au retour.

Pour cela il est nécessaire de s’attacher fermement à cette résolution et à s’éloigner de toutes les explications qui peuvent l’affaiblir ou détruire son fondement qui représente la légalité la légitimité et la possibilité d’appliquer le droit au retour.

Cela est important en ce moment où de temps à autre apparaissent de multiples attitudes ou initiatives essayant de trouver une solution à la question des réfugiés en passant par-dessus cette résolution ou en la contournant en la vidant de son contenu dans le meilleur des cas.

Certains vont encore plus loin en affirmant l’impossibilité de réaliser ce droit en allant même jusqu’à le proposer en troc au bazar des initiatives dont le plafond s’abaisse continuellement sans compte ni contrôle suscitant crainte et inquiétude et même les doutes du fait de l’insistance israélienne à refuser absolument le droit au retour en accord avec la position américaine exprimée par le président américain George Bush qui a donné des garanties au premier ministre israélien Sharon lors de la visite de ce dernier à la Maison Blanche en 2004 et qu’il a de nouveau affirmé lorsqu’il a reçu le même au Texas il y a un mois.

A partir de là une grande précaution doit être exigée sur le plan palestinien pour ne pas tomber dans le piège visant le droit au retour et le remplacement du droit des réfugiés à retourner sur leurs terres par le retour partiel à l’Etat indépendant dont la formation sur l’ensemble des terres occupées en 1967 reste cependant douteuse si elle est en accord avec Israël et les Etats-Unis étant donné l’attitude israélienne les tergiversations et les ajournements successifs le refus d’appliquer les ententes de Sharm el-sheikh avec un soutien américain clair au maintien des grands blocs de colonies et le non-retour aux frontières de 1967 confirmant le choix auquel s’accroche le gouvernement israélien.

Il s’agit du choix de poursuivre l’agression et de nier les justes droits de notre peuple.

Que personne ne se leurre à propos des informations diffusées par l’occupation au sujet du retrait prochain de la bande de Gaza car ce soi-disant retrait si jamais il se réalise le sera selon la vision israélienne transformant la bande de Gaza en une grande prison où ses habitants vont plonger économiquement et socialement au moment où Israël va poursuivre son siège.

Au même moment il continuera à avaler ce qui reste des territoires palestiniens en Cisjordanie car il poursuit l’agrandissement des colonies la construction du mur de l’apartheid et les mesures d’isolement de la ville d’al-Quds ainsi que les campagnes d’arrestation et le refus de libérer les prisonniers.

Tout ceci se déroule avec l’accord américain dans le cadre d’un silence de plomb de la part du comité quadripartite de la communauté internationale et une dérobade honteuse des pays arabes.

Le souvenir de la Nakba et les traces plus ou moins douloureuses qu’elle a laissées ont été une leçon pour notre peuple.

Elles exigent une affirmation claire que notre peuple palestinien qui a refusé tous lesplans de liquidation de la question des réfugiés qui a insisté à s’attacher à ses droits légitimes qui a offert des milliers de martyrs de blessés et de prisonniers pour les défendre qui a vécu réfugié dans les conditions les plus difficiles notre peuple restera attaché à ses droits restera fermement attaché à son droit au retour comme il a été défini dans la résolution 194 qui confirme avec précision que le retour se fera à partir du choix personnel de chaque réfugié ce qui signifie que le droit au retour est un droit personnel pour chaque réfugié et personne ne peut le concéder ou le négocier.

En cette commémoration de la 57ème année de la Nakba il est nécessaire de renouveler notre attachement au droit au retour de rassembler les énergies populaires palestiniennes pour mener une campagne populaire la plus large possible avec des manifestations des festivals et des congrès populaires pour l’exprimer.

Nous devons activer le rôle du département des affaires des réfugiés dans l’OLP en lui assurant toutes les ressources nécessaires afin d’en finir avec le traitement bureaucratique de cette question.

Il faudrait en même temps activer tous les comités et institutions populaires agissant dans le domaine des réfugiés prendre l’initiative de former des comités de défense du droit au retour dans toutes les villes villages et camps dans le pays et dans l’exil tout en suscitant les actions officielles sur les plans arabe et international pour activer la question des réfugiés et du droit au retour surtout au niveau de l’assemblée générale des Nations Unies en lui demandant l’application de ses résolutions en affirmant la nécessité de donner vie à la Commission internationale de conciliation lui réclamant l’exécution de ses responsabilités attendues depuis 57 ans et en même temps s’attacher à la résolution 194 affirmant sa légalité la force de sa légitimité qui a toujours cours malgré le refus israélien à la respecter tout comme il refuse d’autres résolutions internationales.

Le refus israélien n’affaiblit pas la force de la légitimité ni de la légalité de ces résolutions mais au contraire il affaiblit la place et la crédibilité internationale d’Israël en augmentant son isolement.
                                                                                                                      Source : www.arabs48.com                                                                                         

Traduction : Centre d’Information sur la Résistance en Palestine

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