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Au cours de la première commémoration de la tombée en martyre de cheikh Ahmed Yassine

lundi 12-février-2007

Gaza – rapport spécial

 Dans une maison humble située dans le quartier de Al-Sabra dans la ville de Gaza et à l’occasion du premier anniversaire de l’assassinat du cheikh moudjahid Ahmed Yassine ses proches se sont rassemblés pour échanger leurs souvenirs sur sa vie pleins d’éventements. Ils se rappellent le parcours exceptionnel d’un homme qui était aussi bien un grand leader qu’un croyant pieux ainsi que de ses derniers moments dans ce bas monde.

 La Hadja Om Mohammed la veuve du cheikh martyr se rappelle du fait que Yassine sentait dans les jours précédant sa mort qu’il allait tomber en martyre. Il en a informé tous ses proches exceptée moi. Il a dit qu’il allait tomber en martyre en le voulant. « Je cherche l’au-delà. Je ne veux de ce bas monde ».

 Somaya la fille du cheikh Ahmed dit : « Un jour avant sa tombée en martyre il nous a appelés pour un rassemblement d’adieu en nous disant qu’il sentait la venue de la fin et qu’il voulait cette fin la tombée en martyre ».

 Son enfance

 A propos du lien du cheikh martyr Yassine avec ses frères Hadj Chahta son frère âgé de soixante-dix ans dit :

  « Je n’ai jamais senti qu’il était mon frère. Pour moi il était un fils même qu’il n’était pas de ma progéniture ».

 « En fait mon père est mort au moment où Ahmed n’avait pas encore quatre ans. Nous étions trois frères. Moi celui qui est à côté de moi le Hadj Hassan (70 ans) et notre petit frère Ahmed [en plus de six sœurs]… ».

 Et concernant sa petite enfance il ajoute : « Le cheikh était toujours actif gai et « malin ». Il partait vers les camps des Anglais quand il était petit. Ils l’aimaient et l’appelaient « Abdallah Bolbol Abdallah le rossignol « .

 « J’ai commencé ajoute Hadj Chahta à lui apprendre la lecture. Il était très assidu depuis sa petite enfance. Il rassemblait les enfants autour de lui pour leur apprendre ce qu’il avait appris ».

 Ahmed a fait une partie de ses études primaire dans la région de Al-Joura. Puis à Al-Harache à la vallée de Gaza et au camp de réfugiés palestiniens de Al-Chatti à Gaza.

 Le grand frère du cheikh martyr continue son récit en disant que Yassine était très intelligent et précoce ; « lorsqu’il a senti que le fardeau de la vie devenait trop lourd il m’a proposé de m’aider ». Il a demandé des outils de travail et une tente sur la plage pour fabriquer et vendre des falafil un aliment local. Depuis sa petite enfance je sentais qu’il serait un jour quelqu’un affirme le grand frère.

 L’accident et l’handicap

 Lorsque le cheikh a eu dix ans il a sollicité à son grand frère le retour à l’école. Il a rejoint l’école primaire de Al-Chafi’i. Il y est resté deux ans jusqu’à la sixième année des études primaires.

 « Un jour dit le frère un groupe d’enfants m’a amené le cheikh en le portant [suite à leur jeu]. J’étais choqué par cette scène. Il avait perdu la capacité de mouvement. Néanmoins il m’a demandé de ne pas être triste en me disant « C’est la volonté d’Allah ». »

 Bien qu’il ait été vu par plusieurs médecins et hôpitaux son état ne s’était amélioré que très lentement. Il marchait à peine sur ses pieds.

 Plus tard le cheikh a rejoint l’école de Al-Rimal pour qu’il obtienne une bonne mention au BAC.

 Après le BAC l’administration de l’école a organisé un examen pour environ 1500 bacheliers afin d’en choisir quelques instituteurs. Bien que le cheikh Ahmed fût un des premiers de l’examen il a été refusé par le directeur étant handicapé.

 Le cheikh devient instituteur

 Après un petit temps de silence Hadj Chahta dit : « Quelques jours seulement après ce refus un homme a frappé à la porte et a demandé que cheikh Yassine rejoigne immédiatement l’école de Palestine. Nous ne connaissions pas la raison de cet appel. Lorsque nous sommes arrivés à l’école nous avons pris connaissance que le gouverneur général de Gaza avait donné l’ordre pour que le cheikh Yassine soit instituteur à cette école-là ».

 Amour et miséricorde

 Khalil Hassan Yassine nommé Abou Bilal 40 ans est le neveu du cheikh Yassine le fils de son frère. L’ayant longtemps côtoyé il est bien placé pour parler du cheikh Yassine et de ses relations avec ses proches. Le cheikh selon lui était au summum.

 Le cheikh tous les jours consacrait une heure ou deux pour s’isoler avec sa femme ses fils et ses filles. Il était très généreux avec sa femme. Il aimait toujours qu’elle soit contente.

 Abou Bilal souligne que le Cheikh ne supportait jamais les pleurs d’un enfant. Sa bonne conduite attirait beaucoup de monde à lui rendre visite.

 

Généreux et humble

 Abou Bilal le neveu du cheikh raconte le fait qu’une fois alors qu’il était avec le cheikh dans son bureau un visiteur est entré portant beaucoup de cadeaux envoyé au cheikh provenant de l’étranger. Le visiteur pressé les a laissés sur le bureau et est parti. Lorsque on a voulu le faire entrer à l’intérieur de la maison il a refusé. Un peu après d’autres visiteurs se sont présentés. Le Cheikh les leur a distribués tous les cadeaux sans prendre quelque chose pour lui !

 Pieux

 Abou Bilal insiste sur le fait que le cheikh Ahmed insistait toujours à accomplir la prière de l’aube dans la mosquée. En se rappelant d’un incident arrivé au Cheikh il n’a pu empêcher ses larmes de couler. Il dit que lorsque le cheikh Ahmed vivait dans le camp de réfugiés palestiniens de Al-Chatti il était sorti une fois pour accomplir sa prière de l’aube. Il était malade. Personne ne l’a accompagné. Le cheikh a trébuché et est tombé pour qu’il restât par terre jusqu’au lever du soleil…

 Il se rappelle d’un autre incident montrant l’ascétisme du cheikh Yassine. Lui et ses frères ont profité de l’absence du cheikh dans son bureau pour mettre de nouveaux rideaux. Durant plusieurs jours il nous martelait en disant : « vous embellissez les murs ? Ce n’était pas mieux de nourrir un pauvre avec le prix des rideaux ? ».

 Après sa sortie de la prison en 1996 il refusé de changer sa maison fidèle à son quartier et ses habitants.

 Le fait de porter la grande responsabilité de sa patrie la Palestine ne l’empêchait jamais d’assumer le rôle de bon mari et père.

 Avec sa fille préférée Ayda

 Ayda sa fille aînée dit que son père était très affectueux. Il lui disait qu’il l’aimait beaucoup car elle avait beaucoup aidé sa grand-mère pendant sa maladie. De plus elle aidait son père dans son quotidien.

 Quand son père était dans la prison elle et ses sœurs lui rendaient visite régulièrement pour demander de ses conseils.

 

Une femme patiente

 « Nous nous sommes mariés avons vécu des moments heureux avons donné naissance à trois garçons et six filles et nous leur avons donné la meilleure éducation islamique » souligne la femme du Cheikh. Elle ajoute qu’il était un mari exemplaire. Le cheikh selon sa femme ne prenait en considération pour ceux qui demandaient la main de ses filles que le fait qu’ils soient de pieux pratiquants.

  Attaf

 Attaf est la première fille institutrice dans la maternelle du centre islamique se trouvant à côté de la maison du Cheikh. Depuis 1977 en fréquentant la maison du cheikh Yassine elle a trouvé en lui un père affectueux. « Il me conseillait tout le temps. Il m’a beaucoup aidé à résoudre mes problèmes ».

 Elle dit que bien que son père ait déjà mort mais elle a senti devenir une vraie orpheline avec le mort du Cheikh Yassine.

 **Fin**

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