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Le captif Abou Sakout nous quitte avec un grand mal au cœur pour son pays

lundi 5-février-2007

Al-Khalil – CPI

A 29 ans seulement le captif Mourad Abo Sakout a définitivement fermé les yeux sans pouvoir réaliser son dernier souhait : mourir parmi les siens dans sa patrie en Palestine. En effet il vient de rendre l’âme dans un hôpital jordanien loin de son pays.

Origine

Il est vrai que Sakout est mort sur le lit d’un hôpital lointain mais il est parti en martyre ayant attrapé sa maladie de poumons dans des prisons israéliennes.

Abo Sakout habitait le village de Bani Naïme à sept kilomètres à l’est de la ville d’Al-Khalil (Hébron). Il travaillait dans le commerce. Ce métier lui a permis de se déplacer partout en Palestine au Nord comme au Sud et même à l’intérieur des territoires palestiniens occupés en 1948. Cela lui a alors permis de tisser des liens étroits avec des personnalités de tous bords dont des résistants. Toutes ces rencontres l’ont encouragé à entrer et à continuer la résistance contre l’occupation.

Arrestation et maladie

Les autorités de l’occupation israélienne ont arrêté Abo Sakout le 09 décembre 2001 pour lui imposer une interrogation très sévère qui dura pendant trois longs mois. C’est pendant cette interrogation qu’il a commencé à se plaindre de problèmes de respiration. Et à l’hôpital de Sorka dans la région de Bir Al-Sabaa les examens cliniques lui découvrent un cancer du poumon. Une opération chirurgicale lui a enlevé 75% de ses poumons. Toutes ces souffrances n’ont pu venir à la détermination des autorités de l’occupation israélienne qui le condamneront à une prison d’une duré de 25 ans !

Liberté conditionnelle

Sa maladie s’est dangereusement aggravée dans la prison. Et ce n’est qu’après de fortes pressions officielles et populaires que les autorités de l’occupation acceptent le 24 août 2005 de lui accorder une liberté conditionnelle de six mois seulement.

A l’hôpital privé d’Al-Khalil on découvre qu’il a besoin d’une implantation urgente d’un poumon ; il a alors été transféré à un hôpital de la Jordanie. Et là-bas le manque de ressources financières causé par l’état de siège imposé au peuple palestinien a empêché toute opération nécessaire ou tout transfert à un autre pays pour trouver une solution à son cas les soins n’étant pas gratuits.

Une famille résistante

Abo Sakout fait partie d’une famille palestinienne résistante qui souffre beaucoup des Israéliens et de leur occupation. Déjà dans les années soixante-dix la maison familiale a été détruite son père et trois de ses frères ont été interpellés accusés de soutenir la résistance. Puis Mourad a été accusé d’être membre des brigades des Martyrs d’Al-Aqsa et de participer à des opérations contre l’occupation israélienne. Il a donc été condamné à une prison de 25 ans un quart de siècle quand bien même que ces autorités avaient pris connaissance de sa grave maladie !

Résistant jusqu’à son dernier souffle

La maladie n’a pu empêcher Abo Sakout d’assumer son devoir envers sa patrie et son peuple palestinien. Il a pu inscrire dans les pages de la résistance palestinienne des positions les plus honorables aussi bien avant son arrestation que durant sa maladie.

Finalement et sur le lit d’agonie Mourad Abo Sakout a fermé les yeux en rêvant de sa patrie de la Palestine !
 

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