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Tour d’horizon avec An-Natcha de l’intérieur de la prison israélienne de Hadarim

mercredi 12-mars-2008

Derrière les barreaux de la prison la discussion avec Abdou Al-Khaleq leader éminent dans le mouvement de la résistance islamique Hamas a un autre goût.

C’est dans la prison que notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a réalisé l’interview avec An-Natcha qui nous a fait un tour d’horizon de la scène palestinienne. En voici la traduction d’extraits :

CPI : Voudriez vous nous parler des situations médicales alimentaires et des mesures sécuritaires ?

An-Natcha : Tout d’abord nous saluons notre peuple. Nous présentons également toutes nos condoléances aux familles des martyrs. Et nous implorons Allah le Tout Puissant de venir en aide à notre peuple.

Quant à la position de la prison elle a trois volets. Premièrement la situation intérieure Dieu merci la relation entre les factions enfermées dans cette prison de Hadarim est excellente. Fraternité et respectabilité réciproque.

Mais quant à la nourriture la situation est très mauvaise comme dans toutes les prisons d’ailleurs. Qualité comme quantité. De plus cela fait longtemps que l’argent payé pour la cantine par le ministère des captifs est bloqué. Ce mois nous en avons reçu une petite partie seulement. Et concernant la situation sécuritaire la situation dépend du groupe sioniste Matsada qui pourrait semer les troubles à tout moment dans les prisons. Ici à Hadarim la situation serait un peu plus calme qu’ailleurs.

Et pour ce qui est de la santé il y a une négligence médicale déclarée généralement dans toutes les prisons.

CPI : Les relations entre les captifs entre les factions ici à l’intérieur de la prison comment les qualifiez-vous ? Y a-t-il à l’horizon une tentative de votre part de résoudre les différences entre le Fatah et le Hamas ?

An-Natcha : Comme je viens de le dire les relations sont excellentes ici dans la prison de Hadarim. C’est dans les prisons où l’occupation sépare les factions les unes des autres qu’il n’y a pas de contact entre les captifs. De la part des frères du Fatah il y a des efforts pour rassembler les captifs entre eux.

En ce qui concerne la situation hors des prisons nous souffrons pour ce qui se passe sur la scène palestinienne conflits et douleurs des familles. J’aurais espéré voir le gouvernement d’unité nationale et l’accord de la Mecque avec plus de temps afin de réussir. Ce ne serait pas trop tard si tout le monde dont Abou Mazen assumait sa responsabilité pour donner au peuple et à sa terre leur unité. C’est beaucoup plus important que ces négociations qui ne ramènent ni sécurité ni liberté ni indépendance…

CPI : Quelle est votre position envers la republication des dessins profanant la dignité du Messager (P) par la presse danoise ? Et quelle réaction attendez-vous des ministres arabes de l’information ?

An-Natcha : Il est vraiment regrettable de voir sous le prétexte de la liberté d’opinion faire du mal à un milliard et demi de Musulmans ! Je me demande pourquoi on fait tout cela à notre prophète à notre nation islamique ! En fait à notre époque on ne voit que la faiblesse de la nation (arabo-islamique) que l’hégémonie des régimes injustes (sur leurs peuples) et que la dépendance humiliante de ces régimes à l’Occident. Cette faiblesse est la cause principale de cette agression contre l’Islam. Les ministres arabes de l’information au lieu de s’accorder à bâillonner l’opinion doivent mettre un terme à ces humiliations. Ils doivent mettre les médias arabes et islamiques au service d’un soutien fort au messager d’Allah (P)…

CPI : Beaucoup de données indiquent l’existence d’un grand projet visant la sainte mosquée d’Al-Aqsa. Quelles seront les conséquences de ce projet au moment où la scène palestinienne est tellement divisée ?

An-Natcha : Quelques responsables du peuple palestinien courent pour contacter l’occupation sioniste s’attachant aux solutions dites pacifiques sans de véritables résultats. Ce fait encourage l’occupant à plus d’agressions contre notre terre et nos lieux saints. Il est aussi encouragé par la dispersion de la nation arabo-islamique dont les dirigeants ne veulent que normaliser les relations avec l’occupant. Nous appelons alors le peuple palestinien à s’unifier et à arrêter ces négociations inutiles. Nous appelons également la nation arabo-islamique à tendre la perche au peuple palestinien et à faire de la libération d’Al-Quds et de toute la Palestine sa priorité. Si nous restons à ce stade de passivité Al-Quds perdra tous ses aspects particuliers cette ville sainte qui mérite de nous tout effort et tout sacrifice.

CPI : Le blocus les agressions la judaïsation d’Al-Quds que doivent faire à cet égard les Arabes et les Musulmans ?

An-Natcha : Il est très regrettable de voir quelques-uns parmi nous qui participent à ce blocus. Il est primordial de stopper toutes négociations avec l’occupant jusqu’à ce qu’il arrête son blocus. Les régimes politiques doivent prendre une position ferme pour venir au secours des millions qui souffrent de famine et meurent sans raison. Ces régimes doivent faire le minimum en retirant leurs ambassadeurs de l’Entité sioniste… Je m’adresse à nos frères égyptiens en leur disant que nous respectons la souveraineté égyptienne. Nous défendons même la sécurité nationale égyptienne. Nous les appelons toutefois à prendre une position ferme pour briser le blocus.

CPI : Quelles sont les portées dans la région de l’assassinat d’Imad Moghnia un grand chef de la résistance libanaise ? Et cet assassinat serait-il la cause d’une nouvelle guerre ?

An-Natcha : L’assassinat du chef Moghnia est catégoriquement condamnable. Cet assassinat pourrait à mon avis laisser la porte grande ouverte pour une nouvelle guerre. Cette guerre serait menée par les Etats-Unis l’Entité sioniste et leurs alliés contre la résistance des peuples arabes et islamiques. Cet assassinat n’est qu’un prélude pour de nouveaux assassinats. Je sollicite alors les chefs nationaux et islamiques à l’intérieur comme à l’extérieur pour prendre leur précaution.

CPI : Et pour ce qui est de la transaction de Chalit ?

An-Natcha : L’enlèvement du soldat Chalit a sans aucun doute donné l’espoir aux captifs. Je ne dévoile pas un secret en disant que tous les captifs comptent sur cette transaction comme une introduction pour une libération totale de tous les captifs en particulier les anciens les malades les personnes âgées les condamnés à de lourdes peines.

CPI : En prenant en égard les pressions pratiquées sur le Hamas en Cisjordanie que dites-vous des informations qui courent sur les tentatives de réparation de l’état de division que connaît la scène palestinienne ?

An-Natcha : Les frères du Fatah et ceux de l’autorité ne doivent attendre du Hamas qu’il brandisse le drapeau blanc. Les deux partis doivent prendre en considération au premier abord l’intérêt de leur peuple de leur cause de leur terre. C’est vraiment illogique de s’imposer des conditions l’un à l’autre au moment où on court derrière ces négociations inutiles. J’exhorte Abou Mazen à mettre un terme à toutes les pratiques négatives menées contre les membres de notre mouvement en Cisjordanie…

Nous membres du Hamas nous insistons toujours sur la nécessité du retour au dialogue un dialogue basé sur les accords du Caire et de la Mecque ainsi que sur le document d’entente nationale. Nous croyons que l’occupation israélienne ne fait que semer la zizanie entre les membres du même peuple. Les captifs croient que l’occupant ne rend rien. Et le gouvernement de l’occupation est trop faible pour qu’il puisse rendre au peuple palestinien une partie de ses droits…

CPI : Etant vous-même un captif le ministère des captifs du gouvernement inconstitutionnel de Fayyad fait-il son devoir au service des captifs ?

An-Natcha : En réalité je parle avec amertume. Tout le monde sait que les captifs vivent dans des conditions catastrophiques. Je dirais au ministère de Fayyad que les précédents gouvernements n’avaient jamais retardé l’argent de la cantine. Pourquoi alors actuellement plusieurs mois passent sans que nous ayons un sou. Et lorsque l’argent arrive certaines factions seront privilégiées…

Et en ce qui concerne le rôle de ce ministère dans l’affaire des captifs sur le niveau extérieur je trouve qu’il y a une négligence de ce sujet si important. Je crois qu’il faut activer cette affaire. Nous sommes plus de onze mille captifs et on ne fait un pour cent de l’effort que fait l’occupant pour libérer deux ou trois de ses captifs ! Ce ministère avec qui que se soit à sa tête doit faire de l’affaire des captifs sa priorité. Il doit mettre en place des commissions juridiques chargées d’évoquer le sujet des captifs sur la scène internationale. Toutes les ambassades palestiniennes du monde doivent exposer cette affaire pour que toutes les institutions des droits de l’homme et de la société civile en prennent connaissance et travaillent pour libérer nos captifs.

Enfin toutes les organisations palestiniennes doivent faire de l’affaire des captifs leur première priorité. Elles ont donné leur effort et de longues années de leur vie pour la cause et pour la patrie.

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