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Coopération / Soutenir les Palestiniens d’Al Khader à Bethléem

mercredi 18-avril-2018

Coincée entre la ville sainte de Bethléem les bassins de Salomon et le mur de séparation la ville d’Al Khader tente tant bien que mal de résister à la colonisation israélienne. Si l’expansionnisme dévorant de l’État hébreux est visible en surface (mur checkpoints constructions d’habitations pour les colons) une autre bataille se mène en souterrain. Ce n’est pas un hasard si à la délégation de la Ville de Saint-Denis en déplacement en Israël ont été associées Sonia Pignot adjointe à la culture et Nicole Rodrigues directrice de l’Unité d’archéologie de la Ville. Avec le maire Laurent Russier et Kader Chibane élu aux relations internationales et à la coopération décentralisée elles ont pris part à un voyage de cinq jours en vue d’une collaboration future avec la ville palestinienne. « La question du patrimoine et de la culture pourrait paraître anecdotique mais elle est profondément politique sur ce territoire avance Sonia Pignot. Il y avait un peuple avant la Nakba (littéralement la « catastrophe » qui correspond à l’expulsion en 1948 de 700 000 Palestiniens de leurs terres ndlr). Le projet sioniste est d’effacer cette mémoire ce patrimoine et cette culture. » Nicole Rodrigues abonde dans son sens. « Ce qui m’a marquée c’est la transformation du paysage de l’horizon. Les implantations transforment le désert en fortin témoigne l’archéologue qui s’était déjà rendue en Israël vingt ans auparavant. Avec le projet archéologique territoire et citoyenneté on voit les repères que comporte l’archéologie. Les vestiges ont une force décuplée. Ils sont la preuve de la présence de familles et de villages qui ont été désertés il y a dix ans seulement voire moins… »
Sur place la délégation a rencontré l’association israélienne De-colonizer qui recense les villages renommés ou détruits en partie ou en totalité depuis 1948. « À Tel-Aviv les baigneurs nagent sur d’anciens villages de Jaffa relate Sonia Pignot. Les Israéliens ont fait venir des essences qui n’existaient pas sur le territoire palestinien pour planter des forêts sur d’anciens villages. On constate aussi qu’il y a une disparition des savoir-faire qui s’opère. L’exploitation viticole d’Al Khader fait 25 000 hectares mais elle est amputée de 15 000 hectares à cause du mur. »
Difficile face à ce constat de rester de marbre. « Nous voulons faire venir des Palestiniens à la Foire des savoir-faire pour leur montrer notre travail de valorisation du patrimoine et le chantier de la flèche car à Al-Khader il y a beaucoup de tailleurs de pierre » annonce l’adjointe à la culture. « Ce n’est pas une coopération scientifique car ils ont tout ce qu’il faut mais plutôt un travail sur le contour sur la réappropriation des gens de leur propre histoire » ajoute Mme Rodrigues.

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