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Patrice Leclerc maire (PCF) de Gennevilliers «pas contre Israël mais pour la Palestine»

lundi 23-avril-2018

Refoulé il y a une semaine de la frontière entre la Jordanie et la Cisjordanie occupée l’élu communiste raconte cet épisode et revient sur son combat pour l’existence d’un Etat palestinien.
Il voulait se rendre à Jérusalem mais le 15 avril dernier le maire de Gennevilliers Patrice Leclerc n’a pas franchi la frontière. L’élu communiste qui revendique son engagement propalestinien et avait même reconnu unilatéralement la Palestine le 21 janvier dernier a été refoulé à la frontière entre la Jordanie et la Cisjordanie occupée. Une semaine après il revient sur cette mésaventure et son combat parfois controversé.

Que s’est-il passé le 15 avril ?

« Au poste frontière quand j’ai dit vouloir aller à Jérusalem on m’a emmené dans une petite salle sur le côté. Je n’étais pas menotté. J’y ai passé six heures et ai été interrogé à six reprises par trois officiers en présence d’un interprète. On me reprochait d’avoir agi pour Marouane Barghouti (NDLR : activiste palestinien emprisonné en Israël) et de soutenir le boycott d’Israël. L’ambassade de France est intervenue. Finalement j’ai été reconduit en Jordanie où une famille palestinienne m’a accueilli. »
Vous militez pour la libération de Marouane Barghouti. Il est membre de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et a été condamné à la prison perpétuité en Israël pour meurtre et soutien au terrorisme…
« On reprochait la même chose à Nelson Mandela et l’ANC (NDLR : l’African National Congress le parti politique de Nelson Mandela). Aujourd’hui plus personne ne parle ainsi de Mandela et je suis persuadé qu’il en sera de même pour Marouane Barghouti. De plus l’OLP n’est pas le Hamas.
Ce soutien je le mène au sein d’un réseau comprenant d’autres villes de toute la France qui ont fait citoyen d’honneur Marouane Barghouti. Quant au boycott je soutiens celui des produits fabriqués ou cultivés dans les colonies des territoires occupés. Nuance. Cette technique est efficace comme l’a montré celui qui touchait l’Afrique du Sud de l’apartheid. »

Quelle est la nature de votre soutien à la Palestine ?

« Je n’agis pas contre Israël mais pour la Palestine. Le problème d’Israël c’est son gouvernement d’extrême-droite. Moi je milite pour deux Etats avec les frontières de 1967. On m’a arrêté mais en m’empêchant d’entrer Israël fait preuve de faiblesse. Qui peut croire qu’un élu de la République française est une menace ? Autre erreur : cette arrestation a permis de médiatiser cette affaire. Sans elle honnêtement on n’en aurait pas parlé ! »

Ne craignez-vous pas d’importer ce conflit en France ?

« Non au contraire c’est important d’en parler ici. C’est un conflit politique pas religieux. En parler de façon laïque permet de connaître l’Histoire et d’éviter les détournements religieux. »

Quelles actions concrètes menez-vous ?

« Il y a la coopération internationale avec le jumelage avec Al Bireh une ville de 40 000 habitants. L’action politique : le soutien à Marouane Barghouti et Salah Hamouri cet avocat franco-palestinien détenu depuis 2005. Et nous menons une action humanitaire en accueillant pour la deuxième fois des enfants palestiniens dans des familles de Gennevilliers. »

Que pensez-vous du manifeste contre « un nouvel antisémitisme » signé dimanche par 300 personnalités ?

« Aucun antisémitisme n’est acceptable. Nous nous battons contre ce fléau avec des voyages à Auschwitz des débats sur la Shoah… Je suis prêt à signer une tribune contre l’antisémitisme mais pas celle-là ou en tout cas pas en l’état. Elle ne porte que sur l’antisémitisme musulman et oublie celui d’extrême-droite toujours très répandu. Ce n’est pas en opposant les croyances qu’on se bat efficacement contre l’antisémitisme. »

http://www.leparisien.fr

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