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Conflit israélo-palestinien : Washington est-il encore le maître du jeu ?

jeudi 22-février-2018

Mardi 20 février Washington a demandé à l’ONU de soutenir son prochain plan de paix concernant le conflit israélo-palestinien.
Dans les tiroirs de la Maison-Blanche depuis plusieurs mois ce projet de paix serait-il un moyen pour Washington de reprendre sa place de médiateur dans le conflit israélo – palestinien ?
Lors d’une tribune à l’ONU les États-Unis ont demandé mardi 20 février le soutien de l’organisation internationale à leur plan de paix qui sera prochainement dévoilé
Sous la houlette du gendre de Donald Trump Jared Kushner et du juriste Jason Greenblatt Washington prépare un projet d’une centaine de pages pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
Pour l’instant le contenu de ce projet est toujours secret mais les deux représentants américains ont précisé que le texte comporterait « des choses désagréables » à accepter pour les deux parties palestinienne et israélienne.

« Aucun pays ne peut résoudre seul un conflit régional »

L’annonce de ce projet de paix résultat de treize mois de travail contraste avec la position palestinienne. Lors de son discours à la tribune de l’ONU mardi 20 février le chef d’État palestinien Mahmoud Abbas a encouragé la création d’un « mécanisme multilatéral » à travers une conférence internationale qu’il souhaiterait organiser mi-2018.
« Aucun pays ne peut résoudre seul un conflit régional ou international sans la participation des autres partenaires internationaux » a prévenu Mahmoud Abbas.

Les États-Unis en perte de vitesse au Moyen-Orient

Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump la relation entre Washington et la Palestine s’est dégradée. L’une des raisons principales ? La décision du locataire de la Maison-Blanche de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale d’Israël fin 2017.
Deux semaines plus tard Donald Trump va plus loin. Jeudi 25 février le président américain a menacé de suspendre l’aide versée par les États-Unis aux Palestiniens si ces derniers ne revenaient pas s’asseoir à la table des négociations avec Israël.
Avec de telles positions les États-Unis peuvent-ils encore tenir ce rôle de médiateur ? Pas selon Mahmoud Abbas qui refuse tout contact direct avec l’administration républicaine de Donald Trump depuis l’affaire de Jérusalem.
En délicatesse avec la Palestine Washington préfère soigner ses alliés du monde arabe. Mi-février le secrétaire d’État Rex Tillerson a réalisé une série de visites au Moyen-Orient comme la Jordanie où il se montre particulièrement chaleureux.

Contraste avec les positions antérieures de Washington

Washington a décidé de prolonger son aide financière à la Jordanie avec qui les relations ont toujours été au beau fixe en signant un protocole d’accord à hauteur de 64 milliards de dollars (soit 52 milliards d’euros).
La décision contraste avec les positions antérieures de Washington qui avait pourtant menacé de suspendre les aides financières aux États qui soutenaient la résolution de l’ONU condamnant la décision de Trump sur Jérusalem. Washington changerait-elle de stratégie ?

« Le plan serait bientôt prêt »

Du côté israélien le premier ministre Benyamin Netanyahou a salué l’équipe en charge du plan de paix qu’il a qualifié de « capable et très créative ». Considéré comme pro israélien Jason Greenblatt a été critiqué lors de sa nomination auprès du chef de l’État américain en tant représentant spécial pour les négociations internationales.
Jared Kushner et Jason Greenblatt ont assuré que l’approche américaine n’était pas « biaisée » au profit d’Israël. D’après Jared Kushner et le juriste Jason Greenblatt « le plan serait bientôt prêt ».
Ils ont souligné que le projet devra être « validé par le président des États-Unis » avant d’être dévoilé. D’après un diplomate tout le monde « attend de voir ce que les États-Unis vont proposer. » Tout le monde sauf Mahmoud Abbas.

www.la-croix.com

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