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L’armée d’occupation combine fichage des militants et perfectionnement de l’apartheid

jeudi 22-mars-2018

Ainsi que nous l’avons évoqué récemment l’armée israélienne d’occupation a entrepris de constituer une colossale base de données contenant les données personnelles du plus grand nombre possible Palestiniens et pour cela collecte massivement les données personnelles des Palestiniens et enregistre leurs déplacements à l’intérieur du territoire occupé. Cela ne l’empêche cependant pas au contraire de continuer à enregistrer aussi tous les passages aux points de contrôle disséminés le long du “mur de séparation”.
Mais les Palestiniens ne sont pas seuls concernés : on apprend en lisant Haaretz que désormais l’armée demande “aux groupes [israéliens] de gauche qui organisent des réunions entre Israéliens et Palestiniens de fournir de grandes quantités d’informations sur leurs activités leurs sources de financement et leurs présence médiatiques”. Faute de répondre à des questionnaires très intrusifs l’entrée en territoire israélien des participants palestiniens à leurs activités est refusée.
Le COGAT 1 demande entre autres les numéros de téléphone des membres le poste qu’ils occupent dans l’organisation et la formation qu’ils ont reçue. Ces demandes s’ajoutent aux contrôles de sécurité “normaux” que les Palestiniens doivent subir. Les organisations israéliennes disent que c’est un changement significatif dans les demandes du COGAT et que cela vise à empêcher les Palestiniens d’entrer en Israël pour de telles réunions.
Les militants de ces groupes ont reçu un formulaire du COGAT détaillant les nouvelles exigences il y a deux mois. Le formulaire intitulé “Clarification importante des réglementations concernant les permis pour les organisations israéliennes” soulignait que les groupes qui désobéiraient aux nouvelles règles feraient face à des sanctions et que les Palestiniens ne recevraient pas de permis d’entrée pour leurs activités.
Un groupe cherchant à faire venir des Palestiniens en territoire israélien doit désormais fournir des informations sur «la structure de l’organisation» y compris des détails sur les principaux dirigeants tels que «leur position leur profession et leur formation». Il doit aussi fournir la composition de son conseil d’administration ainsi que de son comité exécutif et “agents de terrain” préciser qui est son responsable de la formation son directeur commercial son directeur du développement international et ses contrôleurs de gestion…
De plus il doit fournir des numéros de téléphone et de téléphone mobile pour les personnes à contacter les fondateurs et les cadres de l’organisation des exemples d’activités passées et des détails sur l’écho que ces activités ont eu dans les médias.
Les nouvelles règles rendent les organisations responsables des actions des Palestiniens lorsqu’ils sont en Israël. “Toute violation [de la loi] est de sa seule responsabilité” indique le formulaire se référant à l’organisation “même s’il y a des intermédiaires impliqués”.
Le COGAT exige également beaucoup d’informations sur toute activité qui dure plus d’une journée. Les demandes de permis doivent indiquer «chaque réunion atelier ou conférence qui aura lieu. Le niveau de détail sera maximal. La demande comprendra des détails sur la date exacte de chaque réunion la nature de chaque réunion le programme de chaque réunion et les intervenants à la réunion».
“Auparavant tout ce qui était nécessaire c’était des informations générales” a expliqué une militante d’une association qui organise des ateliers d’art pour les enfants palestiniens aveugles en Israël. “Aujourd’hui ils s’accumulent des difficultés indescriptibles. Ils font tout ce qu’ils peuvent pour que rien ne se passe” a-t-elle ajouté affirmant que les nouvelles règles rigoureuses sont destinées à entraver autant que possible les rencontres entre Israéliens et Palestiniens.
“On a le sentiment qu’à chaque fois ils veulent en savoir plus sur les organisations et les personnes qui y travaillent” dit un autre militant. “Ils savent déjà tout sur les Palestiniens” a-t-il ajouté.
Parallèlement aux exigences plus strictes en matière d’informations le COGAT a également raccourci la durée des permis accordés aux Palestiniens. Les organisations ont dans le passé déjà reçu des permis de six mois pour des centaines d’entrées en Israël. Mais au cours des deux derniers mois ils n’ont reçu que des permis d’un mois pour un maximum de sept entrées par personne.
Le COGAT a déclaré que les nouvelles règles sont une réponse à des attaques à l’arme blanche. Il cite l’exemple d’une agression ayant eu lieu à Tel-Aviv l’année dernière dans laquelle un Palestinien de 18 ans originaire de Naplouse a légèrement blessé quatre personnes. L’auteur avait reçu une autorisation d’entrer en Israël à la demande d’une organisation israélienne qui travaille à promouvoir les relations israélo-palestiniennes.
Le COGAT a évidemment toutes les raisons de craindre que des attaques similaires soient commises par des enfants palestiniens aveugles venant participer à des ateliers d’art…
Selon Haaretz plusieurs associations israéliennes estiment que le changement a été provoqué par la nomination d’un nouveau lieutenant comme responsable du département compétent au COGAT. “Chaque fois qu’ils ont un nouveau commandant là-bas ils exigent quelque chose de nouveau” a déclaré Netta Hazan du mouvement “Combatants for Peace”. “Ce qui a changé dans la demande actuelle est une information beaucoup plus complète sur les militants plutôt que sur l’organisation. Cette fois ils demandent des informations sur les gens les activistes la hiérarchie de l’organisation les noms des responsables. Ceux-ci sont sans rapport avec les événements que nous organisons”.
Certaines organisations refusent de se plier aux nouvelles exigences affirmant qu’elles constituent une intrusion grossière de la vie privée des militants. C’est très compréhensible et cela arrange probablement très bien l’armée et le gouvernement israéliens pour qui moins il y a de contacts entre les populations mieux cela vaut. Le perfectionnement de l’apartheid passe par là.

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