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A Gaza le sport sous embargo

samedi 15-juillet-2017

Dans ce territoire dont il est impossible de sortir les sportifs s’entraînent malgré leur impossibilité de disputer des compétitions internationales. Un moyen pour eux de survivre.
La bande de Gaza n’est longue que de 40 km de terrain poussiéreux pour 6 à 10 km de large. Néanmoins inlassablement l’actualité et les passions se concentrent ici parce qu’il s’agit d’un des nœuds du conflit israélo-arabe. Depuis la victoire du mouvement du Hamas aux élections législatives en 2006 Israël a fermé les frontières de ce rectangle moins long qu’un marathon donnant au lieu la configuration d’une prison à ciel ouvert. Les Gazaouis ne peuvent pas sortir de ce territoire devenu un des plus denses de la planète (19 M d’habitants estimés sur 360 km²). Israël leur impose un embargo drastique.
En ce moment la population ne dispose que de quatre heures d’électricité par jour. Dans ce réduit de béton chaque espace dédié au sport est un miracle. On les débusque nichés au hasard des interstices de ciment comme ce terrain de foot construit sur le haut d’un immeuble ou ce ring de boxe dressé sur une terrasse. Le sport constitue le seul moyen pour les habitants de s’évader de cet huis clos.
Celle-ci tout au contraire voue au sport une passion dévorante. «Nous n’avons plus de cinéma plus de théâtre explique le docteur Saïd al-Ghora professeur de médecine et par ailleurs président du club omnisport Gaza Athletics Sport. Les jeunes ne peuvent pas se rendre à des concerts. Le sport est devenu notre seul loisir…»
Nous étions à Gaza le soir du match retour Barça-PSG le 6 mars dernier. Au début des années 2000 la Liga a été le premier Championnat retransmis sur le territoire. Le peuple gazaoui s’est alors divisé entre supporters du Barça et du Real avec un avantage certain pour le premier. Pour chaque Clasico les rues sont désertes et ce soir-là (victoire de Barcelone 6-1) ce fut une douce folie dans les bars à chicha de la ville.
Le sport permet ainsi aux Gazaouis dont près de 60 % seraient âgés de moins de 18 ans de supporter leur existence. Comme pour Nivine 16 ans et sa sœur Suraya 19 ans qui se sont inscrites dans la section féminine de basket que le Club Athletics vient d’ouvrir. Adultes elles n’en auront plus le droit le sport est interdit aux femmes. Mais pour l’heure il répond à leur désir de vie. «Je veux être la capitaine de l’équipe lance Nivine puis un jour aller jouer à l’étranger. Mais aussi devenir ingénieur à la NASA j’adore le basket et l’astrophysique. Mes rêves sont plus hauts que les murs de cette prison.»

Source: www.lequipe.fr/

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