Urgent

Wed 25-September-2024

Avant la décision de Trump Kushner évoque le conflit israélo-palestinien

lundi 4-décembre-2017

Dimanche Jared Kushner a pris la parole pour évoquer son rôle dans la recherche d’un accord de paix au Moyen-Orient à la veille de la prise d’une décision cruciale par son beau-père le président Donald Trump.
Une rare prise de parole publique. Dimanche le gendre et conseiller du président américain Jared Kushner a participé au Saban Forum à Washington où il a évoqué la mission confiée par Donald Trump : trouver un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens. Le timing n’était pas innocent puisque ce lundi Donald Trump doit en effet prendre la parole sur le sujet et annoncer s’il compte déplacer l’ambassade américaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem une de ses promesses de campagne qui briserait le statu quo adopté par les présidents américains démocrates comme républicains depuis 1995. Mais selon le «Washington Post» il pourrait également comme il l’a fait précédemment décider d’une dérogation de six mois tout en reconnaissant dans un second temps Jérusalem comme la capitale indivisible de l’Etat d’Israël. Cela serait un gros coup porté aux négociations «une menace du futur des négociations de paix inacceptable pour les Palestiniens les Arabes et à l’international» comme l’a récemment dit le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas qui a contacté Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan à ce sujet dimanche. Son porte-parole a mis en garde l’administration Trump : «Nous pensons que si les Américains prennent une telle décision cela placerait la région dans une nouvelle dynamique et une phase dangereuse dont l’issue ne pourrait être contrôlée.»
Cette décision avait aussi prévenu le roi Abdallah de Jordanie la semaine dernière lors d’une visite à Washington «pourrait potentiellement être utilisée par les terroristes pour attiser la colère la frustration et le désespoir pour étendre leur idéologie». Jared Kushner n’a pas donné d’indice sur la décision du président assurant qu’elle n’était pas encore tranchée : «Il étudie beaucoup de faits différents et quand il prendra sa décision il vous l’annoncera pas moi» a-t-il assuré. Pour la communauté internationale le statut de Jérusalem doit être débattu lors de ces négociations et non en amont.
« Trouver des raisons de faire les choses plutôt que des raisons de ne pas les faire »
Celui qui s’est rendu en Israël et en Palestine en juin dernier pour y rencontrer Benjamin Netanyahou (un ami de longue date de sa famille) et Mahmoud Abbas a évoqué sa méthode : «Nous nous sommes acharnés à beaucoup écouter. […] Trouver quelles sont les lignes rouges à ne pas franchir trouver des zones d’accord des raisons de faire les choses plutôt que des raisons de ne pas les faire.» Mais il a gardé un voile sur le fond des discussions engagées depuis son arrivée à la Maison Blanche. Un silence pesant qui inquiète des deux côtés le gouvernement israélien étant formellement opposé à une situation à deux Etats prônée par les Palestiniens qui souhaitent la proclamation de Jérusalem-Est comme leur capitale.
Jared Kushner a également assumé la différence de l’équipe composée par Donald Trump qui n’a pratiquement aucune expérience diplomatique. Avant de conseiller son beau-père à la Maison Blanche il était à la tête d’une vaste entreprise d’immobilier. Jason Greenblatt a lui été propulsé «envoyé spécial de la Maison Blanche pour les négociations internationales» depuis son poste de vice-président exécutif et chef du service légal de la Trump Organization. David Friedman nommé ambassadeur américain en Israël est l’ancien avocat de Donald Trump spécialisé dans les questions de faillite. Seule Dina Powell une proche d’Ivanka Trump devenue conseillère adjointe à la sécurité nationale a une expérience politique : avant de mener les activités philanthropiques de Goldman Sachs elle dirigeait l’équipe du personnel de la Maison Blanche sous George W. Bush. «Je dirais que c’est évidemment une équipe non-conventionnelle… C’est une équipe parfaitement qualifiée» a-t-il répondu au modérateur du débat qui a fait remarquer que les trois hommes étaient des juifs orthodoxes.
Le conseiller dont le rôle est ciblé par l’enquête russe a assuré que le processus de paix au Proche-Orient faisait partie d’un plan global sur la situation de la région notamment sur le sujet de l’Iran. Lui qui a rencontré à plusieurs reprises le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane dans le même temps qu’un rapprochement entre Israël et l’Arabie Saoudite a placé la résolution de ce conflit au coeur des tensions régionales : «Si on veut essayer d’apporter plus de stabilité dans la région entière il faut résoudre ce conflit». Selon lui les puissances arabes régionales «regardent les menaces régionales et je pense qu’ils voient qu’Israël leur ennemi traditionnel est en fait devenu un allié naturel pour eux».

http://www.parismatch.com

Lien court:

Copied