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A Gaza ils ecrivent en anglais pour être lus

jeudi 9-novembre-2017

Pour informer le monde sur le sort de la population palestinienne de jeunes Gazaouis relèvent le défi d’écrire leurs récits dans la langue de Shakespeare. L’exercice a aussi des vertus thérapeutiques qui permet de trouver un dérivatif à la dure réalité quotidienne.
Il s’imaginait déjà devant la Maison Blanche tout sourire se prenant en selfie pour immortaliser un premier voyage à l’étranger. En avril Wesam Al-Naouq a cru qu’il pourrait bénéficier de la plus belle des permissions pour sortir de la bande de Gaza. Le jeune homme venait d’être sélectionné dans un programme pour futurs leaders au sein de la prestigieuse Université de Georgetown à Washington.
Pendant trois mois il a attendu un permis israélien afin de se rendre au consulat américain à Jérusalem en vue d’obtenir un visa. Mais le permis n’est jamais arrivé sans explication officielle. « Ils ne m’ont pas tué mais ils ont tué mon rêve » écrivit alors Wesam Al-Naouq sur les réseaux sociaux.
Etre jeune à Gaza ressemble à une longue peine. On pourrait citer les chiffres affolants du chômage (60 %) une décennie marquée par trois guerres contre Israël et un blocus. On pourrait évoquer la misère l’insalubrité les diplômes qui ne servent qu’à décorer les murs. Tout cela est vrai.
« Relâcher la douleur »
Mais la plus grande douleur est l’enfermement lui-même. Le sentiment qu’au dehors de cette langue de terre de 40 kilomètres de long où se serrent aujourd’hui 2 millions de personnes le monde palpite change offre des possibilités éphémères et qu’on ne peut en contempler les reflets qu’à travers l’écran d’un smartphone. A Gaza Facebook est à la fois une addiction et un poison lent.
Que faire de cette douleur ? Chacun cherche un dérivatif. Certains Gazaouis l’ont trouvé dans l’écriture. Etudiant en quatrième année à l’université d’Al-Azhar (Gaza-ville) Wesam a rejoint un groupe de Palestiniens anglophones décidés à traduire noir sur blanc leur frustration leur colère parfois aussi leurs espoirs.
Wesam est un grand gaillard de près de deux mètres à la barbe élégamment taillée et aux yeux d’une bienveillance…

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