Le captif Basim Az-Za’ari député au Conseil Législatif Palestinien représentant du groupe « Changement et réforme » vient de quitter la prison de l’occupation israélienne.
Dans une interview spéciale faite à notre Centre Palestinien d’Information (CPI) il parle du traitement dur infligé aux députés palestiniens captifs et enfermés dans les prisons israéliennes à Aziz Ad-Duwik en particulier le président du Conseil Législatif Palestinien. Les chefs d’accusation préparés par l’occupant israélien sont quasiment identiques. Ils sont accusés d’être des membres représentant le Hamas du Conseil Législatif ou du gouvernement dit Az-Za’arir.
Basim Az-Za’ari avait été élu dans la circonscription de Al-Khalil (Hébron). Il porte un message des députés palestiniens captifs adressé aux factions palestiniennes. Ils les appellent à l’union à laisser tomber la division à retourner au dialogue national. Ils appellent également les Arabes à assumer leur rôle en soutenant le peuple palestinien.
Il nous en donne son point de vue dans l’interview ci-après traduite de l’arabe par le département français de notre Centre Palestinien d’Information (CPI).
Une dure expérience
CPI : Au départ comment retracez-vous votre expérience de détention qui a duré deux ans vous déplaçant d’une prison israélienne à une autre et vous présentant aux juges des dizaines de fois ?
Basim Az-Za’ari : Je remercie Allah le Tout Puissant qui a facilité ma libération. Nous L’implorons pour venir en aide aux autres captifs afin qu’ils soient libérés dont les représentants du peuple palestinien.
En réalité l’emprisonnement est une expérience très dure pour moi comme pour tous les captifs. La police des prisons israéliennes humilie volontairement les captifs. Ils interviennent dans les détails de leur vie. Les bourreaux donnent l’assaut aux cellules trois fois par jour sous prétexte d’une inspection et quatre fois sous prétexte du comptage. Nous implorons Allah qu’Il vienne au soutien des captifs.
Pour un oui ou pour un non les captifs sont interdits de leur recréation un exemple de mauvais traitement. La confiscation des appareils électriques dont les ventilateurs dans la saison de chaleur en est un autre. Soumettre les captifs dont les députés à l’inspection à nue est un autre exemple d’humiliation. On dirait qu’ils vengent leur soldat Chalit pris en otage par la résistance palestinienne.
Les députés
CPI : Les députés palestiniens l’administration pénitentiaire et les autorités de l’occupation israélienne les traitent de la même façon que les autres ?
Basim Az-Za’ari : L’administration pénitentiaire possède un service spécial nommé « Chabas » qui traitent durement tout le monde de la même façon sans une distinction entre Aziz Ad-Duwik président du Conseil Législatif Palestinien et un détenu ordinaire.
Sans preuves
CPI : Les députés palestiniens détenus de quoi les accuse le procureur général israélien ?
Basim Az-Za’ari : Nous ne trouvons aucune raison pour notre détention ni juridiquement ni politiquement. Le gouvernement israélien le sait bien et ne possède aucune preuve lui permettant de nous garder.
Leur unique souci est de nous emprisonner même sans preuves sans témoins. Ils se réfèrent alors à des affaires incroyables. Ils avancent une communication par là une autre par ci. Une déclaration de presse de Dr Mahmoud Az-Zahhar une autre du député Mouchir Al-Misri. Tout est bon pour nous inculper. Aux tribunaux ils avancent le sujet des missiles au moment où tout le monde sait que les députés n’y ont rien à voir.
En fait l’enlèvement du soldat Chalit pourrait être la raison directe de l’arrestation des députés. Leurs responsables en parlent à plusieurs occasions. Le véritable objectif est de punir le peuple palestinien qui avait librement choisi ses députés. Il doit donc le punir à travers ses députés et ses ministres et en imposant le blocus.
En général les accusations adressées aux députés sont semblables. En résumé ils nous accusent d’être membres d’une « organisation terroriste » le Hamas de le représenter dans un établissement officiel : le Conseil Législatif Palestinien d’organiser des activités.
Et lorsque nous leur disons que ce sont eux qui avaient autorisé les élections ils disent qu’ils n’ont pas eu de problèmes avec le Hamas avant l’enlèvement de soldat Chalit et les opérations militaires.
Juridique et politique
CPI : Le soir du jeudi 19 juin vous avez été libéré ; cette libération a-t-elle un lien avec l’accalmie ?
Basim Az-Za’ari : En réalité les députés ne sont pas au courant de ce qui se passe à l’extérieur des prisons faute de médias. Le juge avait annoncé mon innocence le procureur général a cependant voulu me garder en prison pour me transférer vers cette fameuse « Détention administrative ». Le fait que la décision soit annoncée chez le juge d’appel les a empêchés de mettre leur plan à exécution.
Nous implorons Allah le Tout Puissant pour que le peuple palestinien ait la joie de voir tous ses députés libérés. Actuellement nous sommes en position de parler d’un échange de captifs. Nous espérons voir la libération d’un grand nombre de captifs dont les députés et les condamnés à de lourdes peines.
Messages des députés
CPI : Quels sont les messages que les députés veulent adresser au peuple palestinien et à ses leaders ?
Basim Az-Za’ari : Les députés m’ont chargé de plusieurs messages. Au peuple palestinien ils l’appellent à l’endurance la victoire viendra. Aux leaders ils leur demandent de retourner à la table du dialogue. Dans ces conditions difficiles nous avons besoin d’unité de dialogue de stabilité. Il est à noter qu’à partir de la prison les membres du Conseil Législatif Palestinien avaient lancé l’initiative du dialogue : « Le document d’entente nationale ».
Aux ennemis du peuple palestinien les députés leur disent qu’ils avaient fait beaucoup de torts en suivant les objectifs américano-sionistes. Cette politique a détruit le peuple palestinien pour des intérêts partisans.
Et aux Arabes dirigeants comme peuples les députés disent que toutes ces souffrances suffisent à ce peuple. Soyez aux côtés de lui et levez le siège.
CPI : Un dernier mot ?
Basim Az-Za’ari : Nous espérons voir les captifs libérés retourner à leurs familles en dignité et victorieux. Une libération rapide.