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Le Mosahharati du mois de Ramadan une tradition renforçant les liens sociaux

mercredi 21-juin-2017

La nuit du mois béni de Ramadan est très spéciale pour les fidèles musulmans. Ils doivent se réveiller avant l’aube avant de commencer le jeûne pour manger et boire en préparation d’une longue journée de privation. Jadis il y avait le Mosahharati : c’est un homme qui se donne la mission de réveiller les fidèles afin de ne pas rater ce moment vital.

Le jeune Salim Imad Awad 22 ans du camp de réfugiés palestiniens de Jénine au nord de la Cisjordanie a donné la vie à cette tradition spéciale du mois sacré de Ramadan.

Awad parle de cette action au correspondant de notre Centre Palestinien d’Information. C’est Atta un vieux du camp qui lui avait donné l’idée. Atta portait dans sa jeunesse un petit baril sur lequel il frappait avec un petit bâton. « Moi aussi j’ai commencé à porter un bidon vide d’huile d’une couleur jaune. J’ai fait comme lui parcourant notre quartier » dit-il.

Petit à petit le jeune Awad a développé l’idée. Depuis trois ans il ne parcourt pas seulement son quartier mais tout le camp en portant des vêtements spéciaux.

Renforcer les liens sociaux

Awad n’est pas resté seul. Son copain Mohammed Sabah 23 ans l’accompagne désormais. Les habitants du camp aiment cette action. Ils encouragent cette action qui revient après une longue période d’absence. Ils encouragent cette action qui renforce les lieux sociaux.

Salim et son copain Mohammed répètent des chants traditionnels insistant les fidèles à se réveiller pour prendre le repas du sohour (le repas qui précède le jeûne). Les deux jeunes appellent même certains habitants par leurs propres noms.

Les jeunes sont souvent accompagnés d’enfants lorsqu’ils parcourent le camp y ajoutant un climat spécial de joie.

La fillette Hind et le garçon Abdallah sont deux enfants du camp de réfugiés palestiniens de Jénine. Ils disent à notre correspondant qu’ils attendent avec impatience l’arrivée du Mosahharrati pour vivre l’atmosphère du mois béni de Ramadan. « S’ils ne viennent pas une nuit nous serons inquiétés. Nous commençons à chercher leurs nouvelles. Nous avons peur qu’il y ait une chose étrange et inquiétante » disent-ils.

Mémoire nocturne

Le retraité Nasri Ibrahim 79 ans se rappelle comment dans les années soixante durant l’époque jordanienne il y avait en plus du canon le Mosahharati.

« Je me souviens dans ces années soixante d’un homme appelé al-Battal (le héros). Il assumait le rôle du Mosahharati. Il commençait sa mission à partir du camp de Jénine et allait jusqu’au quartier oriental de la ville. Il mettait une heure et demie pour réveiller les fidèles. »

Il ajoute :
« Le Mosahharati a été considéré comme un symbole important du mois de Ramadan. Beaucoup surtout des femmes consacraient même une partie de leurs donations à cette mission. »

« Et le Mosahharati n’oubliait pas les personnes qui étaient généreuses avec lui. Ils les réveillaient par leurs noms propres » souligne-t-il.

Enfin il se rappelle du ton affligé du Mosahharati disant adieu au mois béni de Ramadan durant ses derniers jours avec des phrases tristes.

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