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A-t-il été effectué par un intérêt national ou Pour satisfaire des craintes de partisans et des calendriers étrangers ?

mercredi 31-janvier-2007

Analyses politiques- CPI

 

 Après avoir répété plusieurs fois qu’il irait au bout et ferait les élections législatives dans son temps prévu et après avoir nié plusieurs fois les rumeurs diffusées par les médias affirmant que l’ajournement de ces élections n’était qu’une question du temps ni moins ni plus Monsieur Abou Mazen le Président de l’autorité palestinienne en a déclaré l’atermoiement.

 Cette déclaration a été faite un jour seulement avant celui désigné pour que les Palestiniens posent leurs candidatures.

 Quel prétexte !

 Le décret présidentiel prétexte que la décision de l’ajournement a été prise pour donner le temps nécessaire pour résoudre la question soulevée autour de la réforme de la loi électorale. Il affirme qu’une autre date pour les élections législatives sera annoncée plus tard. Cette décision a provoqué des craintes dans les milieux de la population palestinienne et des factions. On craint pour l’avenir des élections qui restent le moyen le plus sain pour s’exprimer et reformer tous ceux que les mains maculées de sang avaient détruits ou déformés en privilégiant leurs intérêts personnels ou de partisans.

 Qu’est-ce qui s’est passé pour qu’Abou Mazen revienne sur toutes ses déclarations par lesquelles il confirmait pendant plusieurs mois son intention d’effectuer des élections législatives à la date prévue et qu’il ne laisserait aucun obstacle les entraver ?

 Pourquoi maintenant veut-il empêcher la volonté palestinienne de s’exprimer ?

 Les causes de l’ajournement

 Il est important de remarquer que l’ajournement a été déclaré suite à certains facteurs locaux régionaux et internationaux qui s’étaient mêlés. En effet ces facteurs n’ont fait que pousser ce sursis à surgir pour être en avant après qu’il ait été enfermé derrière la scène dans les coulisses et les salons politiques.

 On peut énumérer quelques-unes des causes de cet ajournement par les points suivants :

 1 – La crise intérieure du Fatah

 Ce n’est plus un secret pour personne que le mouvement du Fatah souffre d’une crise intérieure sur tous les niveaux. D’abord il y a les conflits entre Abou Mazen et Al-Qaddomi sur la direction du mouvement du Fatah. Ensuite il y a les conflits entre la première génération (les anciens gardiens) et les deuxième et troisième génération autour le la question de qui guidera le mouvement du Fatah dans les élections législatives. Tout un chacun veut imposer sa dominance sur le mouvement.

 Il y a aussi ce conflit armé entre les services de la sécurité d’abord entre eux ensuite avec certains groupes armés appartenant au mouvement du Fatah.

 La crise est tellement grande que le Premier ministre palestinien Abou Qourai’ a menacé de démissionner si l’état d’anarchie continuait comme il est. La crise frappe le mouvement du Fatah le parti de l’autorité le plus grand bloc dans le conseil législatif palestinien actuel (68 sièges sur un total de 88).

 Ces réalités du terrain ont poussé Abou Mazen à répondre présent aux voix demandant l’ajournement des élections législatives en espérant résoudre les conflits intérieurs pour mieux bondir et entrer dans les élections de façon plus forte et mieux organisée. Nous savons que le Fatah souffre de l’amer goût de l’échec des élections municipales dans sa première et deuxième phase. Les membres du Fatah craignent un nouvel échec dans les élections législatives.

 2 – La pression de l’Entité Sioniste « Israël » et de Washington

 Il n’était pas agréable pour l’alliance américano-sioniste de trouver le mouvement de la résistance islamique « Hamas » sortir comme un grand gagnant des élections municipales dans les grandes villes de la Cisjordanie et la bande de Gaza (48 conseils municipaux). De plus le Hamas participe dans beaucoup d’autres conseils même s’il n’était le grand vainqueur.

 Cette réalité du terrain a affecté la visite du Premier ministre sioniste Ariel Sharon rendue à George Bush dans sa ferme de Texas au mois d’avril dernier. A ce moment donné Bush a déclaré qu’il ne souhaitait en aucun cas que le mouvement de la résistance islamique « Hamas » gagne dans les élections législatives à venir. Shalom le ministre des affaires étrangères de l’époque a déclaré qu’Israël ne se retirera de Gaza si le Hamas gagne les élections législatives.

 Tout cela donne une petite explication de la déclaration d’Abou Mazen d’ajourner les élections législatives. Il l’a fait après avoir eu le feu vert de la part de l’administration américaine. En effet il a donné ces déclarations tout de suite après son retour de Washington et sa rencontre avec le Président Bush qui à son tour avait rencontré Sharon. Condoleeza Rice la chef de la diplomatie américaine a déclaré de son côté que Washington ne s’opposerait pas à l’ajournement des élections législatives puisqu’elles seront effectuées plus tard. Cela montre un grand souhait américano-sioniste d’ajourner les élections pour donner une grande chance pour que le Fatah puisse réorganiser ses dossiers pour pouvoir faire face au mouvement du Hamas qui avait eu une grande majorité des voix du peuple palestinien qui embrasse le mouvement et son programme de la résistance dans le but de terminer l’occupation et d’effectuer la réforme.

 3 – Le retrait de la bande de Gaza :

 Il est clair maintenant qu’il y a des efforts politiques de la part des Américains et des Egyptiens ainsi qu’un souhait sioniste de donner à Abou Mazen une chance d’exploiter le retrait unilatéral israélien de la bande de Gaza prévu en août prochain au profit du mouvement de Fatah. Le Fatah veut en effet considérer ce retrait comme une réalisation politique effectuée par l’autorité palestinienne. Cette réalisation le Fatah l’utilisera comme atout dans les prochaines élections législatives prévues à la fin de cette année.

 De un autre côté le Fatah veut utiliser le retrait israélien comme un pas très important dans le processus de paix bien absent depuis un bon bout de temps. Les déclarations de Shimon Pérez le vice-Premier ministre israélien affirme qu’une rencontre entre Abou Mazen et Sharon donnera l’impression que le retrait unilatéral de Gaza aura l’air d’un retrait négocié avec l’autorité palestinienne.

 Mais le peuple palestinien n’est pas dupe. Il sait que le retrait de la bande de Gaza est une expression sioniste posée par Sharon de façon unilatérale et discriminatoire. Mais les Sionistes veulent présenter ce plan aux derniers moments comme une réalisation politique faite par l’autorité palestinienne sous la direction du mouvement du Fatah.

 4 – La peur de la victoire du Hamas :

 Le fin fil qui relit toutes les causes poussant à cet ajournement reste en vérité la grande peur d’une victoire qui serait remportée par le mouvement de la résistance islamique « Hamas » dans les élections législatives à venir très prochainement.

 Cette  victoire du Hamas signifie la victoire du choix de la résistance. Elle signifie aussi que le peuple palestinien donnera un coup mortel au programme du prétendu règlement pacifique de la question palestinienne à travers les urnes. La victoire du Hamas mettra à nu ceux qui prétendent être les gardiens des intérêts nationaux. Elle mettra aussi les forces locales et régionales devant des réalités du terrain qu’elles veulent toujours fuir.

 Pour toutes ces raisons des doutes ont été semés sur la victoire du mouvement de la résistance islamique « Hamas » dans quelques grandes municipalités palestiniennes notamment dans le deuxième tour (les mairies de Beit Lahya de Rafah et d’Al-Baridj).

 On sème aussi l’idée que le Hamas est un mouvement qui se trouve à l’extérieur de l’autorité. On répans aussi l’idée que les élections maîtrisées d’ailleurs par l’autorité palestinienne et le Fatah le parti du pouvoir ont été falsifiées. Le système juridique a appuyé cette falsification ainsi que des forces régionales !

 Une décision unilatérale

 Ces réalités montrent que monsieur Abou Mazen a pris la décision de façon unilatérale d’ajourner les élections législatives qui était prévues d’avoir lieu le 17 juillet 2005. En prenant cette décision il a jeté par terre toutes les décisions affirmant la nécessité que les élections législatives auront lieu à sa date prévue prises dans les rencontres du Caire dans lesquelles toutes les factions et les forces palestiniennes avaient participé en avril dernier sous le patronage de l’Egypte.

 La décision d’ajournement qui avait été prise pour répondre à des intérêts partisans laisse la porte ouverte à toutes ingérences étrangères aux affaires palestiniennes pour falsifier la volonté palestinienne.

 En effet les calendriers de ces étrangers se rencontrent de près ou de loin avec les calendriers de quelques forces intérieures vivant sur les malheurs et les crises intérieurs.

Enfin l’ajournement des élections législatives ne signifie que mettre au plus tard toute réforme. Il ne fait que mettre en évidence la corruption dont le peuple palestinien a ras-le-bol. La corruption n’est qu’un autre visage de l’occupation elle-même. Il faut en débarrasser si on veut vraiment bâtir une patrie palestinienne forte et capable de vivre avec dignité indépendance et souveraineté…

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