Sun 11-May-2025

L’Autorité coupe les salaires de nombreux prisonniers dans les prisons de l’occupation

dimanche 11-mai-2025

La Cisjordanie – CPI

L’Autorité palestinienne a décidé de couper les salaires de plusieurs prisonniers, prisonnières, anciens prisonniers et anciennes prisonnières, ce qui a provoqué une large indignation parmi les milieux des droits humains et populaires.

Selon des sources bien informées, les noms des personnes visées ont été choisis par un comité mixte comprenant des représentants des appareils de sécurité de l’Autorité et du ministère des Finances, tandis que les listes complètes ont été envoyées par l’Autorité des affaires des prisonniers et des libérés.

D’après les informations rapportées par Hurriya News, la décision de suspendre les salaires a été prise par le ministère des Finances, en coordination avec les services de sécurité de l’Autorité, et il est prévu que ces mesures se poursuivent dans les mois à venir, affectant davantage de prisonniers et de libérés.

Cette décision intervient alors que de nombreux libérés et familles de prisonniers palestiniens sont confrontés à des conditions économiques difficiles.

Rejet des familles des martyrs, des prisonniers et des blessés

Les familles des prisonniers, martyrs et blessés ont rejeté le remplissage du formulaire d’enquête sociale selon les critères de l’Organisation de l’autonomisation économique, qui opère sur la base d’une décision prise par le président de l’Autorité Mahmoud Abbas de couper les allocations des familles des prisonniers et des martyrs.

Dans un communiqué, les familles des blessés et des martyrs ont déclaré que la décision de Mahmoud Abbas constituait une violation flagrante des valeurs nationales et une consolidation de la politique de discrimination envers ceux qui ont sacrifié leur sang pour défendre la Palestine. Elles ont souligné que les allocations des familles des martyrs et des blessés ne sont pas une aide caritative, mais un droit sacré garanti par les chartes nationales.

Elles ont demandé l’annulation de la décision de remplir le formulaire d’enquête sociale et la garantie du maintien des allocations sans conditions contraignantes, tout en appelant à la formation d’une commission nationale d’enquête sur les motifs de la décision de Mahmoud Abbas et ses conséquences.

Une décision injuste qui ne passera pas

De son côté, l’ancien président de l’Autorité des affaires des prisonniers et des libérés, Qadura Fares, a déclaré dans une interview à une radio locale que la décision injuste concernant les allocations des familles des prisonniers, martyrs et blessés ne passerait pas, soulignant la nécessité de se tourner vers la justice, car la décision prise par le président de l’Autorité présente un vice juridique.

Il a précisé qu’en vertu de la loi sur les prisonniers et des règlements, les catégories ciblées jouissent de droits, indépendamment des conditions matérielles, et a noté que le formulaire d’enquête sociale de l’Organisation de l’autonomisation économique comporte environ 16 pages, avec des questions détaillées, y compris le nombre de fois que la famille d’un prisonnier ou d’un martyr mange de la viande chaque semaine.

Réaction du Hamas

Le mois dernier, le mouvement de résistance islamique (Hamas) a dénoncé la décision du président Mahmoud Abbas d’annuler le versement des allocations financières aux familles des prisonniers, martyrs et blessés, et d’abandonner leur cause nationale, alors que notre peuple et les forces de résistance s’efforcent de préserver les droits des martyrs, de libérer les prisonniers et de garantir une vie décente aux libérés.

Hamas a affirmé que cette décision est anti-nationale et constitue un renoncement à l’un des principes fondamentaux nationaux, appelant à une annulation immédiate de cette décision et à ne pas céder aux pressions de l’occupation israélienne et de l’administration américaine.

Le mouvement a estimé que transformer cette catégorie de nationaux qui ont sacrifié tout ce qu’ils avaient pour notre peuple et sa juste cause en simples cas sociaux est honteux.

Il a ajouté que l’on doit honorer les sacrifices des prisonniers, des blessés et des familles des martyrs, en reconnaissant le prix qu’ils ont payé en vies et les années passées dans les prisons de l’occupation, et préserver leurs familles au lieu de les abandonner dans ce moment crucial de l’histoire de notre cause palestinienne.

Le président Mahmoud Abbas avait émis, le 10 février dernier, un décret-loi transférant la responsabilité du versement des allocations aux familles des prisonniers, martyrs et blessés à l’Organisation de l’autonomisation économique, ce qui a suscité une vague de critiques parmi les familles des bénéficiaires de ces allocations.

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