Gaza – CPI
Les municipalités de Khan Younès et Deir al-Balah ont annoncé ce mardi la réduction de leurs services locaux aux citoyens, en raison de la pénurie de carburant provoquée par le blocus israélien imposé à la bande de Gaza depuis plus de 60 jours.
Dans deux communiqués séparés, les deux municipalités ont mis en garde contre une catastrophe sanitaire si les approvisionnements nécessaires en carburant pour les générateurs, les stations de dessalement et de pompage de l’eau ne sont pas rétablis.
La municipalité de Khan Younès, au sud de la bande de Gaza, a annoncé la réduction de ses services essentiels à seulement 30 %, faute de gasoil pour faire fonctionner les installations d’eau, d’assainissement et de collecte des déchets, alertant sur une catastrophe sanitaire et environnementale imminente.
Elle a précisé que cette quasi-paralysie touche les générateurs électriques, les stations de dessalement, les systèmes de pompage des eaux usées, et la collecte des ordures, avertissant des conséquences graves telles que l’accumulation des déchets dans les rues et la prolifération de décharges sauvages.
Elle a également mis en garde contre le débordement des eaux usées, l’incapacité à faire fonctionner les puits et stations de dessalement, et l’impact que cela pourrait avoir en pleine surpopulation, avec des déplacés entassés et une demande accrue en services essentiels.
La municipalité a appelé les habitants de la ville et les déplacés à rationner leur consommation d’eau, afin d’éviter une pénurie extrême dans le contexte actuel d’interruption des approvisionnements.
De son côté, la municipalité de Deir al-Balah a lancé un appel urgent à la communauté internationale, aux organisations humanitaires et aux parties concernées pour garantir l’acheminement du carburant nécessaire à l’alimentation des puits d’eau, qui représentent la seule source d’eau restante.
Elle a souligné que le fonctionnement de ces puits a considérablement chuté récemment, provoquant une grave pénurie d’eau.
Les deux municipalités ont également appelé les organisations humanitaires et de défense des droits humains à une intervention rapide pour prévenir la propagation des épidémies et faire face à l’effondrement environnemental grandissant. Elles ont demandé une pression internationale sur Israël pour autoriser immédiatement l’entrée de carburant via les institutions internationales afin de soutenir les services vitaux.
La municipalité de Deir al-Balah a aussi réclamé une intervention urgente des institutions internationales pour réactiver la grande station de dessalement de l’eau de mer au sud de la ville, et pour réparer la conduite d’eau de Mekorot qui alimente la région centrale, afin d’éviter une catastrophe humanitaire, environnementale et sanitaire.
Depuis le 2 mars dernier, Israël a fermé les points de passage de la bande de Gaza, empêchant l’entrée de vivres, d’aide humanitaire, de médicaments et de marchandises, ce qui a fortement détérioré la situation humanitaire selon plusieurs rapports officiels, humanitaires et internationaux.
Début mars, la première phase de l’accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers entre le Hamas et Israël, qui avait commencé le 19 janvier 2025, a pris fin. Le gouvernement israélien a refusé d’entamer la deuxième phase, relançant l’offensive militaire le 18 mars dernier.
Avec le soutien total des États-Unis, Israël mène depuis le 7 octobre 2023 une guerre d’extermination à Gaza, qui a fait plus de 170 000 Palestiniens tués ou blessés, en grande majorité des enfants et des femmes, ainsi que plus de 11 000 disparus.