CPI
Le journaliste du quotidien français L’Humanité, Pierre Barbancey, a publié un article sur l’implication d’un nombre de pays européens dans le transfert d’armes et de pièces utilisées pour des fins militaires à l’occupant israélien ce qui entrave les lois et les convention internationales.
Dans son numéro 24185 apparu le 2 mai 2025, l’Humanité a révélé à quel point un nombre d’Etats européens sont impliqués d’une manière ou d’autre dans le génocide commis dans la bande de Gaza. Le journaliste évoque le sujet tabou de l’acheminement d’armes vers l’occupant israélien assurant que « Benyamin Netanyahou a besoin d’équipements militaires sophistiqués pour poursuivre son entreprise génocidaire à Gaza et intensifier la colonisation. Cette armada afflue par terre, air et mer, le plus souvent via le Vieux Continent et sans volonté de contrôle des États, malgré les 50 000 morts palestiniens dans l’enclave ».
Le journaliste dénombre les infractions en commençant par le cas soulevé par l’ONG Palestinian Youth Movement qui assure qu’ « au cours de l’année écoulée, Maersk a expédié des milliers de tonnes de fret militaire vers Israël depuis les États Unis », à entendre précise le journaliste « des véhicules tactiques aux pièces pour chars blindés et systèmes d’avions et d’artillerie destinés au ministère israélien de la Défense ». Pour atteindre les côtes israéliennes, le géant armateur mondial danois devait parfois accoster dans un nombre de ports comme c’était le cas en mai 2024 quand un porte-conteneurs de Maersk « s’est vu refuser l’entrée du port espagnol d’Algésiras au motif qu’il aurait à son bord des armes pour Israël ».
L’article évoque aussi le rapport d’un site d’investigation britannique DeclassifiedUK, qui expliquait le 4 avril que « le géant danois du fret maritime A.P. Moller-Maersk transporte discrètement du matériel d’équipement d’avions de combat vers Israël ». Le site assure que « les marchandises de l’usine 4 de l’US Air Force à Fort Worth sont transportées vers le port de Haïfa, en Israël, sur deux porte-conteneurs Maersk entre le 5 avril et le 1er mai, puis une société distincte les acheminera par voie terrestre vers la base aérienne de Nevatim », il s’agit là de pièces détachées pour les chasseurs américains F-35.
Pour dévier les ports espagnols, le géant danois a apparemment choisi les ports marocains surtout que le Maroc a acté en 2020 la normalisation avec Israël. « Parti le 5 avril du port de Houston (Texas), Maersk Detroit a fait escale à Casablanca (Maroc) le 18 avril, puis le 20 à Tanger » où des milliers d’activistes marocains s’étaient rassemblés pour protester contre l’accueil de ces conteneurs d’armes.
Le journaliste assure que malgré le discours officiel qui déni l’implication dans le transfert d’armes à l’Etat d’occupation « des armes partent bien vers Israël ». Il évoque le rapport de The Ditch affirmant que « quatre entreprises irlandaises fournissent des pièces détachées au principal fournisseur d’armes de l’armée israélienne », à savoir Elbit Systems, dont le siège social est à Haïfa.
La France, indique le site Disclose et le journal Marsactu, le 25 mars 2024, « avait envoyé, à la fin du mois d’octobre 2023, au moins 100 000 pièces de cartouches pour des fusils-mitrailleurs susceptibles d’être utilisés à Gaza ». L’affaire a été soulevée par le sénateur Fabien Gay qui avait rappelé le ministre des Affaires étrangères de son pays que : « L’existence d’un risque génocidaire plausible à Gaza, reconnu par une haute instance internationale, oblige désormais expressément l’ensemble des États, qui sont notamment tenus de cesser tout export d’armes, de matériels ou de technologies militaires vers Israël. » Le gouvernement français, s’est contenté alors de justifier que ces armes « ne sont autorisées que dans un cadre strictement défensif ».
Le journaliste Pierre Barbancey a fini par indiquer que malgré tout rien ne peut assurer que les gouvernements européens ne continuent pas « en secret et sans aucun contrôle des peuples à laisser les canaux ouverts, alimentant ainsi Israël dans son entreprise génocidaire à Gaza ».
