Sat 10-May-2025

L’Autorité fait pression sur les détenus du Fatah qui veulent participer à la grève de la faim

vendredi 20-avril-2012

Des sources exclusives à l’intérieur des prisons ont indiqué jeudi au CPI que l’Autorité de Ramallah fait pression sur les détenus du Fatah afin qu’ils ne participent pas à la grève de la faim lancée il y a trois jours.

Intervention de la Mouqataa

Ces sources ont ajouté que la direction de l’Autorité en particulier au sein de la Mouqataa qui est le siège de la présidence à Ramallah s’est entretenu par téléphone avec les dirigeants du Fatah à l’intérieur des prisons pour les inciter à ne pas participer à la grève de la faim menée par toutes les factions en prétendant que cette grève sert à couvrir « les fortes divergences au sein du Hamas et les élections internes ».

L’annonce effectuée par les factions palestiniennes (le Hamas le Jihad Islamique le Front populaire et le Front démocratique) stipulant le 17 avril comme date de début de la grève de la faim a rencontré de vives critiques au sein des prisonniers du Fatah. En effet certains voulaient mener la grève et d’autres se plier aux pressions de l’Autorité mais de nombreuses prisons contenant des partisans du Fatah ont entamé la grève de la faim malgré l’opposition de l’Autorité.

 

Coup de poignard porté au Mouvement du captif

Plusieurs détenus ont déclaré que l’envoi de lettres à Netanyahu par l’Autorité le jour de l’annonce de la grève de la faim est un coup de poignard dans le dos du Mouvement du captif à un moment où les prisonniers ont besoin d’un important soutien politique et médiatique. Ajoutons à cela les propos de Namr Hammad le conseiller du président Abbas selon lesquels la libération des prisonniers par la force des armes est un suicide et non de la résistance ce qui a suscité une vive indignation et condamnation dans les prisons.

Des observateurs estiment que l’entrée en grève des détenus embarrasse l’Autorité au niveau politique car cela montre son incapacité à faire libérer un seul ancien prisonnier en plus de son refus de mobiliser la rue palestinienne pour supporter les prisonniers.

L’un des experts a ajouté à notre correspondant que la mobilisation de la rue conduirait à déstabiliser la sécurité de l’occupation avec des marches de colère sortant en direction des points de contact provoquant des affrontements qui causeraient des martyrs. Et la situation évoluerait en confrontations directes avec l’occupation et par lesquelles l’Autorité ne se sentirait absolument pas concernée.
 
Appels au soutien

De nombreux ex-détenus ont précisé à notre correspondant que cette grève est la première de son genre depuis l’échec de la dernière menée par le Mouvement du captif dans les prisons de l’occupation en 2004. Les prisonniers ont tenu sans manger pendant plus d’une vingtaine de jours mais cette action n’a pas eu les fruits escomptés pour plusieurs raisons dont la plus importante est l’existence d’initiatives personnelles dans certaines prisons pour dialoguer avec l’administration pénitentiaire sioniste de laquelle ils ont obtenu des promesses qui n’ont toujours pas été tenues à ce jour.

Les grévistes de la faim comptent sur un mouvement populaire soutenant leur cause comme nous l’ont rapporté plusieurs détenus par téléphone. Ils souhaitent également un soutien médiatique en faisant la lumière sur la grève et les souffrances des détenus pendant leur bataille des intestins vides contre les geôliers.

« Les tentes de solidarité dans les provinces du pays sont une bonne chose mais cela ne suffit pas il faudrait évoluer vers un souffle populaire de masse afin que l’occupation prenne conscience de la gravité de la situation si elle ne répond pas aux revendications présentées à l’administration pénitentiaire par les détenus » ont-ils ajouté.

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