Le centre israélien Begin-Sadat d’études stratégiques de l’université Bar Ilan vient de publier une nouvelle étude. Elle remarque que la société égyptienne était étouffée durant l’époque du président déchu Hosni Moubarak. Cette société a échappé à la main de fer.
Le chercheur Dr. Mordakhaï Kidar a travaillé environ un quart de siècle au service des renseignements militaires de l’armée israélienne (Aman). Il dit que la situation actuelle en Egypte est comme une cocotte-minute qui a perdu son couvercle. Et la température de l’opinion publique est bien montée. Chaque groupe de la société égyptienne a ses exigences et se prépare pour une lutte armée afin de réaliser ses ambitions.
Attaquer les stations de police piller des musés des bureaux officiels des commerces est la conséquence du non-respect de la loi par les citoyens continue-t-il. L’Iraq a connu une telle situation en 2003 après la tombée de Saddam Hussein. En Egypte des groupes islamiques radicaux ont été derrière quelques actes de violence toujours selon lui.
Il rapporte d’un Egyptien travaillant à l’ambassade du Caire à Tel-Aviv qu’il n’y a actuellement ni règle ni loi. Tout un chacun fait ce qui lui semble bon et à tout moment. Le feu rouge n’est pas une obligation. Le pot-de-vin est le critère. Tout directeur pourra désigner ses garçons et ses filles et ses frères sans regarder s’ils sont capables. Et la force est usée contre les faibles.
L’armée égyptienne a suspendu l’institution pour six mois afin d’imposer l’ordre de mettre un nouveau couvercle sur la cocotte-minute dit-il. Bien sûr le parti national démocratique le parti Al-Wafd les socialistes les communistes les groupes religieux extrémistes dont les Frères Musulmans essayeront de pousser les affaires vers leurs intérêts. Cela pourra causer des affrontements dans les rues égyptiennes ainsi qu’un vide politique permettant aux forces étrangères d’intervenir.
Il va jusqu’à prétendre que la république islamique d’Iran le Hezbollah et le mouvement palestinien du Hamas attendent avec impatience le moment où ces forces égyptiennes appelleront à l’aide afin qu’ils interviennent dans les affaires intérieures égyptiennes. Pour lui l’Egypte ne connaîtra la stabilité à l’instar du régime iraqien.
Selon le chercheur Kidar spécialiste israélien du monde arabo-islamique l’armée égyptienne n’a encore montré aucune envie de mettre la main sur le pouvoir de façon permanente. Mais cela viendra croit-il ; lorsque l’armée goûtera au pouvoir et à son influence il n’est pas impossible que l’Egypte tombe sous le joug des généraux.
Le groupe des Frères Musulmans veut refaire les élections. Les dernières en date réalisées en novembre dernier ont été falsifiées. Dans les avant-dernières le groupe avait obtenu plus de trente pour cent des sièges du parlement.
Ainsi continue Kidar si l’armée approuvait l’appel au renouveau des élections et qu’elle les réalisait de manière transparente les Frères Musulmans auraient la majorité des sièges à l’instar de la Turquie. Et ceux-là pourraient changer l’institution légitimement pour empêcher les laïcs de mettre la main sur le pouvoir comme cela a été cas en Iran après la révolution islamique de 1979.
Les temps à venir pourraient être les plus agités de l’Egypte socialement et politiquement. Il croit qu’un état d’instabilité d’assassinats politiques pourrait pousser les Egyptiens à vouloir une personnalité forte avec un programme clairement établi.
Il est très probable que les Egyptiens choisissent un chef du groupe des Frères Musulmans tel le cheikh Dr. Youssef Al-Qardawi qui profite d’une vaste notoriété et d’une bonne influence dans le monde arabo-islamique. C’est lui qui a appelé à sauver l’Egypte de l’anarchie et c’est lui qui pourrait mener le pays vers un régime islamique selon ce chercheur israélien.
A court terme la société égyptienne va souffrir d’une période d’instabilité. Par conséquent le chercheur israélien appelle le monde à être prêt à des changements dramatiques en Egypte qui pourraient menacer le canal de Suez la paix avec Israël et toute la stabilité de la région du Moyen-Orient.